Carnet de voyage avec mon cancer de la prostate.


Sur les conseils de mon médecin traitant je fais un examen sanguin. J’ai 53 ans, pas de gènes urinaires, pas de douleurs, pas d’antécédents familiaux, pas de symptômes de fatigue, pas de perte de poids.

25 janvier 2012
Test de PSA : 94.62 ng/ml


10 février 2012
Consultation Cabinet d’urologie

6 mars 2012
Biopsie de la prostate clinique du Millénaire sous anesthésie générale
Score de Gleason = 9

14 mars 2012
Injection d’un traitement hormonal pour trois mois (Eligard)

16 mars 2012
Scanner thoraco abdomino pelvien
Conclusion : Hypertrophie prostatique avec infiltration des vésicules séminales.
Adénomégalies pelviennes iliatiques gauches et retro péritonéales.
Petite plage d’ostéocondensation des deux têtes fémorales et de la 5 éme côte gauche.
Présence de deux angiomes centimétriques intra hépatiques.

16 mars 2012
Scintigraphie
Cet examen scintigraphique ne met pas en évidence de foyer secondaire osseux.

19 mars 2012
Rendez-vous avec l’urologue pour la mise en place du protocole adapté à mon cas.
Une réunion plénière de l’équipe médicale est prévue le soir même,
L’urologue est favorable à la mise en place de séances de radiothérapie.
Confirmation le lendemain par téléphone de ce choix
Et mise en relation avec l’oncologue pour une consultation de radiothérapie.

27 mars 2012
Consultation de radiothérapie chez l’oncologue
L’oncologue me confirme que j’ai un cancer métastatique avec un développement de ganglions autour de la Vessie et quelques ganglions qui se situeraient plus haut.
Il me précise que je suis un cas très rare compte tenu de mon age et de l’absence d’antécédent familial.
Il demande une nouvelle réunion plénière pour prendre une décision sur le traitement et l’analyse ou non des ganglions.

3 avril 2012
Suite à la réunion, la préconisation est uniquement un traitement hormonal.

Depuis l’intervention de biopsie, j’ai une gêne urinaire importante qui m’oblige à prendre un traitement (urotec) pour faciliter l’évacuation de l’urine. Je sens également dans le bas de la vessie plutôt à gauche comme une légère douleur très diffuse, un peu comme un hématome. J’ai signalé ces symptômes aux différents docteurs, personne n’a réagi sur ce point ou ne m’a apporté de commentaire.
Je ne sais pas à quoi m’en tenir et m’interroge sur l’évolution de ma maladie. Si ce cancer est vraiment  métastasique, pourquoi s’en tenir à un traitement hormonal qui va sûrement calmer l’évolution au niveau de la prostate mais qui ne devrait pas avoir beaucoup d’incidence sur l’évolution des métastases (ganglions)
Je ne cherche pas à tout prix à rentrer dans un protocole lourd et traumatisant, mais avec les taux records à tous niveaux qu’affichent les résultats d’examen je suis très intrigué sur cette prise en charge relativement simple.
Les questions qui se bousculent ne facilitent pas la vie quotidienne familiale et professionnelle.
J’ai mon entreprise à gérer, j’ai des projets de voyage…

Juin 2012
Les douleurs persistent et sont même de plus en plus intenses au niveau des ganglions inguinaux, particulièrement sur la gauche.
J’en ai à nouveau parlé à mes différents médecins (médecin traitant, urologue et Oncologue) …
Pas de réaction particulière si ce n’est un avis : la douleur est normale et est relation avec l’action hormonale.

28 juin 2012
Contrôle de PSA pour évaluer l’action du traitement hormonal, le marqueur est monté à 430.80 ng/ml
J’ai le privilège d’être dans les rares cas résistants au traitement hormonale.

2 juillet 2012
Rendez vous avec l’urologue pour la suite à donner après ce nouveau record.
Nous continuons le traitement hormonale et nous associons Distilbene un médicament anti cancéreux.
Rendez vous est fixé avec l’oncologue le 26 juillet à mon retour de vacances. Il est fort probable que nous nous orientons vers un traitement chimiothérapique, mais pas d’alarme, ce n’est pas un gros traitement, vous ne perdrez même pas vos cheveux…

4 juillet 2012
Injection d’un traitement hormonal pour trois mois (Eligard)

5 juillet 2012
En fin de journée, je me retrouve avec le pied et toute la jambe gauche enflée.
Je vais consulter mon médecin traitant qui me propose de faire un doppler pour contrôler qu’il n’y a pas risque de phlébite. L’angiologue me conseille d’arrêter de prendre Distilbène qui a pour effets secondaires des risques de phlébite.
Le contrôle doppler est normal, c’est enflé, mais tout va bien, il faut prendre du Dolipranne et tout va bien…
Mon médecin me confirme que je peux partir en vacances sans risque et que je profite bien de ces 10 jours.

13 juillet 2012
Départ pour Belle île en mer, 1000 Km de voiture…
Nous arrivons sur place, je peux à peine poser le pied par terre.
Les choses se calment lorsque je suis couché. Tous les matins, la jambe a repris sa taille presque normale, mais le pied reste un peu enflé.
Dés la position assise ou debout, en moins de 10 mn tout enfle de nouveau dans des proportions à peine pensable.

16 juillet 2012
Je vais consulter sur l’île le médecin de service qui avec une aiguille me pique la cheville à plusieurs endroits, de l’eau s’en échappe toute la journée qui suit me soulageant ainsi de cette inflammation qui avait tendue la peau au point de me faire mal.
Je minimise mes déplacements et me repose en position allongée le plus possible.
Est-ce que c’est temporaire parce que les ganglions pelviens enflés empêchent une circulation normale de la chaîne lymphatique ou est ce que c’est le début d’un handicap parce que ces ganglions pelviens et peut être lymphatiques ne font plus leur travail ?
Je vais demander à mon médecin de me prescrire des séances de drainage lymphatique.

26 juillet 2012
Rendez-vous chez l’oncologue
A la lecture du taux de PSA à 430 et à la vue de la jambe enflée comme un pachyderme, l’oncologue est très troublé, il va falloir aller vers un traitement en chimiothérapie.
Ordonnance pour un nouveau scanner et une nouvelle prise de sang pour bien déterminer le protocole à mettre en place le plus rapidement possible.
Rendez-vous est fixé 5 jours plus tard pour l’analyse des résultats et le lendemain pour la première injection de Taxotere.
Là, on ne prend plus son temps, il faut agir au plus vite et radicalement.
Ce changement brutal de position me laisse perplexe. Si j’ai bonne mémoire, j’avais alerté tout le staff médical de mon ressenti de douleur aux ganglions pelviens, personne n’avait réagi, et maintenant, il faut mettre le paquet pour rattraper ce temps perdu…

31 juillet 2012
Les résultats d’examens sont plutôt bons, le taux de PSA est tombé à 198.00 ng/ml
C’est tout juste si on ne me reproche pas d’avoir écouté l’angiologue qui m’a fait arrêter le Distilbène.
Néanmoins, il faut agir très vite, l’heure n’est pas aux questions, pour ça, je peux téléphoner à tout le staff quand je veux, du moins c’est le message, parce que pour le reste le staff est en vacance dans trois jours.