Monsanto et ton futur cancer

24 mai 2015

Nous sommes au lendemain d’une mobilisation internationale contre la firme Monsanto, pour la défense du droit à la santé et vos journaux papiers, radiophoniques ou télévisuels n’en parlent presque pas.

Chronologie de l’empoisonnement de la planète.

J’ai un cancer, tu as un cancer, ils ont un cancer. Quand la maladie vous frappe, vous ne pensez jamais que vous avez été « empoisonné » par l’air que vous avez respiré, l’eau que vous avez bu, la nourriture que vous avez consommé, et pourtant. Le cancer n’est pas une maladie contagieuse, vous pouvez avoir des prédispositions du fait de vos ascendants, vous pouvez avoir au travers de vos excès, favorisé son développement mais en aucun cas, vous êtes maitre de la mutation de vos cellules. L’air, l’eau et la nourriture que vous allez consommer vont s'en charger.

1901 à Saint-Louis dans le Missouri, John F. Queeny crée la société Monsanto, ainsi nommée en hommage à son épouse, Olga Monsanto. L’entreprise produit à l’origine de la saccharine (édulcorant). Monsanto en devient le premier fabricant américain. Depuis beaucoup d’études ont été réalisées sur la saccharine, certaines montrant une corrélation entre la consommation de saccharine et l’augmentation de certains cancers.
Vers 1940, Monsanto était un producteur majeur de plastique comme le polystyrène et de fibres synthétiques. Elle a aussi produit des PCB et de l'agent orange, utilisé pendant la guerre du Viêt Nam, de l'aspartame et de l'hormone bovine de croissance recombinée. Tous ces produits ont été reconnus cancérigènes ou dangereux pour l’humanité et sont sources d’un grand nombre de scandales.
A début des années 1980, les nouvelles capacités liées aux biotechnologies végétales provoque un bouleversement sur le marché des produits phytosanitaires et des semences, jusque-là restés morcelés. Monsanto se désengage alors de la chimie industrielle pour se diriger vers la biotechnologie et les semences via une politique de rachat intensif. La firme est désormais présente sur le marché des semences, et des produits phytosanitaires ainsi que des OGM.

Monsanto était détentrice du brevet sur le glyphosate aujourd'hui tombé dans le domaine public, herbicide total qu'elle commercialise sous la marque « Round-up », et qui reste l'herbicide le plus utilisé dans le monde.
Nous n’irons pas plus loin dans notre bref historique, vous aurez compris que pour Monsanto, les meilleurs produits s'appellent bénéfices.

Penchons-nous sur les conséquences sur le vivant de l’omniprésence de ces produits dans notre quotidien. Et plus particulièrement sur les PCB et sur le Roundup.

Les PCB

Ce sont des dérivés chimiques chlorés plus connus en France sous le nom de « pyralènes ». Comme les dioxines, ce sont des molécules complexes classées dans les Polluants Organiques Persistants. Ils ont un rôle de promoteurs dans les processus cancérigènes, c’est-à-dire qu’ils les favorisent. Les PCB engendrent des problèmes de fertilité, et entraîne une détérioration du système immunitaire. Les PCB ont également un impact négatif sur la croissance et peuvent être la cause de problèmes neuropsychiatriques au niveau des enfants, des pertes de QI…

Les PCB ont contaminé toutes nos rivières et nos nappes phréatiques, les fleuves et enfin la mer. Autant vous dire que personne n’y a échappé, nous avons tous, à l’échelon de la planète, une dose de PCB dans le corps. De même que le nuage de Tchernobyl, la pollution aux PCB ne connaît pas les frontières. Des fleuves du monde entier sont contaminés et des populations d’ours polaires, de phoques et de dauphins sont touchés (cette liste de localisations et d’espèces est loin d’être exhaustive…).

La tragédie d’Anniston (Alabama), la ville où fut produit le PCB de Monsanto pendant un demi-siècle entraînant une pollution sans précédent et la quasi-désertion de la ville. 27 tonnes de PCB ont été émises dans l’atmosphère, 810 tonnes ont été déversées dans des canalisations d’évacuation des eaux terminant dans le canal de Snow Creek et 32000 tonnes de déchets contaminés ont été déposés dans une décharge à ciel ouvert, située sur le site de production alors même que l’usine est proche de quartiers résidentiels.

"Mon petit frère est mort à dix-sept ans, d’une tumeur au cerveau et d’un cancer des poumons… Il est mort parce qu’il mangeait les légumes de notre jardin et le poisson qu’il pêchait dans un cours d’eau hautement contaminé ! Monsanto a fait d’Anniston une ville fantôme", explique David Baker, président du comité d'Anniston contre la pollution, au site Bakchich.

Le Round-up

L'herbicide Round-Up, produit-phare de Monsanto récemment classé comme "cancérogène probable", dernier échelon avant la qualification de « cancérogène certain » par l'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En réponse, dans une lettre datée du 20 mars Monsanto intime à Margaret Chan, la directrice générale de l’OMS, de faire « rectifier » l’opinion du CIRC.

Pourquoi autant de véhémence à défendre son produit phare. Les ventes de ce produit ont bondi de 24% pour un total de 1,5 milliards de dollars entre 2013 et 2014. Il ne faut donc pas tuer la poule aux œufs d’or, d’ailleurs, sur le principe, Monsanto n’a jamais voulu perdre 1 $.

Synthétisé par Monsanto dans les années 1970, le glyphosate – principal ingrédient du célèbre désherbant Round-up est en effet l’herbicide le plus utilisé au monde et le plus souvent retrouvé dans l’environnement.
« Il est utilisé dans plus de 750 produits pour l’agriculture, la foresterie, les usages urbains et domestiques, notent les scientifiques réunis par le CIRC. Son utilisation a vivement augmenté avec le développement des cultures transgéniques tolérantes au glyphosate. » Ce n’est donc pas une simple substance chimique dont l’innocuité est mise en cause par le CIRC, mais la pierre angulaire de la stratégie du secteur des biotechnologies. La grande majorité des plantes génétiquement modifiées (PGM) mises en culture dans le monde sont en effet conçues pour pouvoir absorber cet herbicide sans péricliter, permettant ainsi un épandage direct sur les cultures pour désherber les surfaces cultivées.

Les vignes qui entourent mon domicile sont régulièrement désherbées au Rond-up savamment dosé ce qui fait gagné un temps précieux aux viticulteurs. Jusqu’à l’année dernière, les caniveaux de mon petit village de 1000 habitants étaient également désherbés au Rond-up, la cour de l’école également…
Ce n’est d’ailleurs pas sur la population générale que les études examinées par le CIRC décèlent un risque accru de cancer, mais sur les jardiniers et les agriculteurs.

des études cas-témoins d’exposition professionnelle [au glyphosate] conduites en Suède, aux Etats-Unis et au Canada ont montré des risques accrus de lymphome non hodgkinien [un cancer du sang] ». Quant aux expériences sur les animaux, certaines ont montré que le désherbant phare de Monsanto induisait des dommages chromosomiques, un risque augmenté de cancer de la peau, de cancer du tubule rénal, d’adénomes de cellules pancréatiques.

Comme je l’ai déjà précisé dans ce blog, j’ai été sollicité pour une étude de l’INSERM dans le département de l’Hérault, région viticole où nous détenons le record de cancer de la prostate.

Aux Etats-Unis, une étude publiée en 2011 par l’US Geological Survey a montré que dans certaines régions, le glyphosate était présent à des niveaux mesurables dans les trois quarts des échantillons d’air et d’eau de pluie analysés.

Le 23 mai 2015, j’ai manifesté sur Montpellier avec un certain nombre de personnes contre l’hégémonie de Monsanto, à la veille d’un vaste accord de libre-échange en cours de négociation entre l’Union européenne et les États-Unis. Négocié en toute opacité. Quelque chose se profile dans l'ombre qui pourrait réduire nos droits fondamentaux et contaminer notre alimentation à jamais. TAFTA, qui permettra à Monsanto (entre autres) de faire un procès à la France si les OGM ne sont pas autorisés "Autour du projet Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement.

Voilà, je crois que j’ai été assez long sur ce sujet. J’ai été particulièrement choqué du manque de mobilisation dans les manifestations du 23 mai. N’hésitez pas à diffuser très largement ces informations et mobilisez-vous pour défendre votre droit à la santé.

Mouvement international contre Monsanto qui empoisonne la planète

23 mai 2015

Je ne vais pas vous faire de suite un article sur cet événement qui a mobilisé la planète aujourd'hui. Vos média seront encore moins prolixes que moi sur le sujet. Ne vous demandez pas pourquoi, c'est un fait il y a des industries qui gèrent et filtres nos informations.

J'ai un cancer qui est surement une conséquence des produits de Monsanto ou de ses cousins. Je vais prendre un peu de recul pour la rédaction d'un article sur ce blog afin que toutes les informations que je citerai soient vérifiées, prouvées et reconnues scientifiquement.

Le seul moyen de lutter contre cette industrie qui ne veut pas perdre 1 $ quel que soit les risques pour l'humanité est d'être très vigilant sur ces propos. Merci Internet pour cette base de données qui permet de lutter contre ces empoisonneurs et merci à toutes les personnes qui se sont mobilisés ce 23 mai 2015 pour crier leur envie de vivre.

Salle d’attente en hospitalisation de jour

14 mai 2015

Il y a deux jours, je me suis rendu à l’institut du cancer de Montpellier en hospitalisation de jour pour une cure de chimio. Je fais cet exercice toutes les trois semaines et le passage par la salle d’attente est un moment incontournable avec un spectacle digne de la cour des miracles.

N’allez pas croire que j’associe le mot miracle à la chimiothérapie, ici il n’y a pas d’épiphénomènes de ce genre. Nous sommes nombreux, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, tous en survie avec un vécu plus ou moins traumatisant et des séquelles bien visibles. Il n’y a que dans le récit de Victor Hugo que la description des mendiants est aussi frappante et aussi cruelle. Les patients avancent sans beaucoup d’assurance, un grand nombre sont même assistés par des accompagnants pour les aider à se déplacer quand ils ne sont pas dans un fauteuil. Toute l’assistance sans exception ne voudrait pas être là en ce moment.

La veille, nous avons tous eu un contrôle sanguin pour vérifier que notre organisme est encore assez solide pour supporter l’injection. En arrivant on glisse sa carte d’assuré social dans la borne et un numéro nous est attribué, ensuite nous allons nous assoir s’il reste des places pour attendre en scrutant l’annonce de notre numéro sur les écrans qui vont nous indiquer la salle de notre entretient.

Seuls les patients et leurs accompagnants échangent quelques propos. Les malades parlent rarement entre eux, tout se passe dans les regards. Les regards font peur, ils vous pénètrent vous analysent, étudient la vivacité de votre propre vigilance, vous défient. Chaque malade cherche à comparer son propre état à celui des autres, chaque malade se fait peur en regardant le pire. Nous sommes tous tétanisés par celui-là qui est beaucoup trop jeune pour souffrir et l’autre qui parait vieux, la maladie l’ayant tellement vidé. En ces lieux, une partie des patients verront des jours meilleurs mais une grande partie sont déjà morts.

Le nombre des malades est toujours croissant et il y a bien longtemps que les horaires de rendez-vous ne sont plus respectés. Ce n’est pas simple d’être patient et patient. Quelques nouveaux impatient s’énervent et vont se plaindre à l’accueil que le numéro 15 est passé alors qu’ils ont le 14, mais l’ordre des numéros n’indique pas l’ordre de passage, c’est l’heure initiale du rendez-vous qui prime. Ils prendront bientôt l’attitude résignée de chacun d’entre nous.

Une bonne heure plus tard, mon numéro s’affiche, j’ai gagné le droit d’aller donner de mes nouvelles au toubib référent qui va lancer le feu vert pour mon injection. Quelques mots sympathiques pour détendre l’atmosphère et une ou deux boutades et me voilà en direction d’un box ou au mieux d’une chambre.
Les box sont l’équivalent des salles communes qui faisait le quotidien des malades au 19 éme siècle. Par souci de restriction budgétaire nous y revenons à grand pas.

J’ai de la chance, aujourd’hui j’ai une chambre individuelle. Accompagné de ma moitié, nous rentrons dans cette pièce sans aucune précaution de décontamination quelconque. L’infirmière rentre à son tour, demande à mon accompagnante de sortir et commence à se déguiser en cosmonaute pour simplement respecter un protocole ridicule du fait que nos microbes sont entrés avec nous.

Je suis connecté avec ma chimio, dans une heure à une heure trente je serai dehors, libre de gérer au mieux les effets secondaires sur les jours suivants. Pour sortir je passe par la salle d’attente où de nouveaux candidats scrutent l’écran.

Bon anniversaire Domi

8 mai 2015

Ma moitié vient d’accrocher ses 60 ans et en même temps je viens de me rendre compte que j’ai passé la moitié de sa vie à ses côtés.

Nous avons comme tous, passé des périodes de doutes et de douleurs, nous avons partagé phases de bonheur, et saveur de la précarité mais toutes ces épreuves n’ont pas érodé notre amour. Aujourd’hui, l’épreuve que nous traversons nous rend encore plus solidaire et plus proche l’un de l’autre. Nous partageons de nouveau au quotidien après trente ans de vie commune ces doutes et ces douleurs qui nous rendent encore plus solide et plus proches.

Nous avons eu le bonheur d’avoir deux enfants merveilleux qui nous ont également apporté leur part de doutes et de bonheurs, mais la chance les a fait aussi beaux que leur mère et plein de culture et de sensibilité, bien au-delà de ce que l’on aurait pu espérer.

Certains diraient, merci mon dieu, mais je ne crois pas à ces conneries qui ne relèvent que d’intoxications sectaires. Même si le conflit des générations fait naitre des différences, les chiens ne font pas des chats et je suis plutôt fier de ce que nous avons réussi à construire avec ma moitié.

Merci mon cœur pour toutes ces belles années. Pour les trente prochaines nous sommes déjà solidement armés et ce n’est pas les quelques fissures qui apparaissent à la proue de notre navire qui nous feront sombrer.

Vade retro Monsanto

8 mai 2015

Vous êtes tous concernés, si vous lisez ce blog c’est que vous avez une sensibilité personnelle par rapport aux cancers et à celui de la prostate en particulier.

Le cancer de la prostate était jusqu’à quelques années en arrière un cancer interprété au vieillissement ou éventuellement héréditaire selon les cas. Aujourd’hui, il apparaît que la majorité de ces cancers sont vraisemblablement une conséquence des pesticides. Pour exemple de ce propos, il suffit de consulter les statistiques de contaminations. Les Antilles qui avec les cultures intensives de bananes à grand renfort de pesticides ont très largement contribuées à la propagation de ce type de cancer. Le chlordécone, insecticide utilisé jusqu’en 1993 dans les plantations de bananes de Guadeloupe et de Martinique, est lié à un risque accru de cancer de la prostate, conclut pour la première fois une étude de l’Inserm.
D’autres pesticides utilisés entre autres dans la culture des vignes sont à l’origine d’une recrudescence de cancer de la prostate (étude en cours de l’INSERM sur le Gard et l’Hérault, région viticole intensive en France.

« Aux graines, citoyens ! » Marche mondiale contre Monsanto dans 25 villes françaises et 50 pays
Le 23 mai 2015, des citoyens du monde entier, dans une cinquantaine de pays et une vingtaine de villes françaises, marcheront contre Monsanto, et contre les « multinationales des OGM et des pesticides ». Ils se mobiliseront également pour une agriculture respectueuse de l’environnement, de la santé des travailleurs et des consommateurs, des générations futures. Leur demande : stopper l’offensive des OGM en Europe et arrêter l’empoisonnement par les pesticides. Avec un slogan : « Aux graines citoyens ! ». Voici l’appel lancé par le Collectif citoyen les Engraineurs et Combat Monsanto.

Où manifester ?
Plus de 25 villes de France, ainsi que l’île de la Réunion, participeront à la marche contre Monsanto. La liste des actions prévues peut être consultée sur le site Combat-monsanto. En Bretagne, les organisateurs se sont associés à la marche de Ouagadougou, au Burkina Faso, où la société civile burkinabé résiste à l’implantation des OGM. À Paris, rendez-vous est fixé place Denfert-Rochereau à 16 heures pour une marche qui se terminera par une « manifestive »sur le Champs de Mars, place Joffre, à partir de 18 h 30, avec la participation d’intervenants comme Marc Dufumier, Jacques Caplat et Marie-Monique Robin, ainsi que des musiciens de Volutes, des Gueules de Wab et un DJ set.

Voir la liste des villes

Le 23 mai, rejoignez le Monde en marche contre Monsanto !
Ensemble réclamons le droit à une alimentation saine pour tous !