Chimio élixir de vie ou poison.

13 septembre 2015

Depuis début mars, toutes les trois semaines on m’injecte une dose de chimio de la famille des cabazitaxel, plus connue sous le doux nom de Jevtana. J’en suis au point où chaque nouvelle cure m’envoie dans un autre monde. Au début 48 heures suffisaient pour retrouver mon tonus, puis il a fallu compter une semaine et maintenant je n’ai plus de périodes calme entre deux doses de ce poison.

Le PSA ce fameux marqueur était avant la première injection vers 170 et les métastases osseuses et ganglionnaires étaient bien visibles. Aujourd’hui le poison a eu raison du PSA qui est retombé aux alentours de 30, des métastases osseuses qui sont à peine visibles à la scintigraphie et a sérieusement diminué l’inflammation des ganglions lymphatiques. L’élixir de vie lui par contre se fait encore désiré. Je reste bloqué dans l’univers de Mr hyde avec mes douleurs et mes doutes. Les défenses immunitaires au plus bas en cadeaux pour essayer de se remonter.

Allez, courage petit gars, tu vas y arriver.

Arriver où ? Je suis une vraie serpillère, insomniaque, nauséeux et déréglé au niveau gastrique à un point que la « tourista » est une histoire pour endormir les gosses. Tous les matins je crache mes tripes mais tout va bien, ce n’est qu’une réaction allergique, avec un petit médoc de plus pour accompagner tous les autres qui doivent contrer les effets secondaires ça va rentrer dans l’air.

La prochaine injection devrait être la dernière, mais sans prévenir, la toubib de l’hospitalisation de jour m’en a ajouté une de plus. Je verrais avec l’onco après la prochaine. Perso je crois que je suis au bord de l’over-dose. Jevtana qui n'est pas une blonde russe ne m’attire pas plus que ça.

C'est pas de l'amour mais cest tout comme

Avant que cette chanson-là ne soit posthume
Je veux rendre hommage, une fois n'est pas coutume...
Nous connaissons tous ou presque ces paroles de Michel Fugain. Chaque personne a su se raccrocher à une étape de ce pamphlet contre l'intolérance.
Aujourd'hui avec mes petits problèmes de cancer métastasé, je vis de l'intérieur cette connerie avec le paragraphe si subtile sur la finance.
"Toi le banquier, toi l'homme honnête
Près de tes sous près du bon Dieu
Qui m'as appuyé sur la tête
Quand j'étais dedans jusqu'aux yeux
De toi, à moi, quand j'y repense
Je me dis que j'ai eu de la chance
Que la vie m'a fait une fleur
De toi, à moi, et d'homme à homme
C'est pas de l'amour, mais c'est tout comme"
J'espère que le temps me sera donné de lui faire un bouquet de chardon