7 avril 2017
L’association Internationale d’Etude de la Douleur (International Association for the Study of Pain – IASP) définit la douleur comme « une sensation et une expérience émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrites en ces termes ».
Il est possible de distinguer trois grands types de douleur selon leur profil évolutif : douleur aiguë, douleur procédurale et douleur chronique.
La douleur Aiguë : La douleur aiguë est liée à une atteinte tissulaire brutale (traumatisme, lésion inflammatoire, distension d’un viscère…).
La douleur procédurale : C’est la douleur induite par les soins (ponction, pansement, prise de sang, mobilisation du patient…).
La douleur chronique : La Haute Autorité de Santé définit la douleur chronique comme un syndrome multidimensionnel exprimé par la personne qui en est atteinte. Il y a douleur chronique, quelles que soient sa topographie et son intensité, lorsque la douleur présente plusieurs caractéristiques.
Le tout se résumant pour les toubibs dans une échelle de 1 à 10. Si sur ces derniers jours la question m’avait été posée j’aurai répondu que ma douleur chronique et procédurale semblait particulièrement aiguë aux alentours de 12.
Je suis particulièrement méticuleux sur le respect des procédures conseillées par le corps médical pour gérer mes douleurs, en respectant les horaires et les posologies des prises de médocs et pourtant. Ou je suis particulièrement sensible, ce qui par rapport à mon expérience sur les années passées est peu probable, ou les toubibs se sont trompés dans la dose induite, parce que ça ne marche pas.
Le gros problème dans la gestion de la douleur avec un cancer et bien de distinguer les différentes douleurs, car il y a le cancer à proprement parlé mais il y a surtout les effets secondaires, et c’est justement ça qui me fait souffrir le plus.
Comme les pros de la médecine sont là pour soigner ou du moins juguler mon cancer, ils ne voient pas le second effet qui lui n’est pas des plus cool.
Pour ce qui est des douleurs liées directement au cancer, la prise toute les 12 heures de morphine associée avec du paracétamol suffit. J’ai des douleurs des deux cotés à l’aine, à cause des ganglions, et d’autres douleurs aux métastases osseuses qui elles, sont réparties un peu partout sur le corps. Le plus délicat pour ces dernières est la voute crânienne qui provoque des souffrances proches d’une bosse ou d’un bleu, mais multipliée par le nombre de tache osseuses. Tout cela réagit assez bien aux antalgiques quotidiens.
Les douleurs induites par les effets secondaires des antalgiques et particulièrement de la morphine sont liées à la constipation. C’est le mot utilisé par les toubibs, mais en fait il ne s’agit pas de constipation, il s’agit de paralysie du système intestinal. Plus de spasme, plus d’envie, plus de possibilités de "pousser", plus rien. Rien ne sort, pas même un petit pet.
Quand les douleurs deviennent trop aiguë, elles se propagent sur le bas du dos et provoquent des courbatures sur l’ensemble du corps et là, les antalgiques ne servent à rien si ce n’est de vous mettre la tête à l’envers. La pauvre tête qui déjà ne tourne plus très rond à cause des petits tracas du moment.
J’ai pris la décision d’utiliser d’un peu de pédagogie pour tenter d’expliquer aux toubibs mes ressentis bien profonds. Maintenant, il va falloir trouver un interlocuteur, parce que nous sommes en période de congé et qu’ils sont tous partis. Dans le domaine du cancer, ça ne se bouscule pas pour prendre en remplacement le patient d’un vacancier. Alors je joue de ma plus grande amabilité et de mon charme irrésistible avec les secrétaires pour passer les barrages.
Ma moitié, mon amour m’a fait une potion de sorcière avec de la poudre de chlorure de magnésium. C’est infect, mais ça marche mieux que les médocs qui m’ont été donnés par les toubibs comme le Movicol ou d’autres poudres de perlimpinpin. Deux jours de traitement et hop, disparu les problèmes d’intestin, de dos, de courbature…
Lundi prochain, je vais faire connaissance avec la radiothérapie qui je n’en doute pas va me gâter avec son lot d’effets secondaire. Nous verrons bien la suite et je ne désespère pas de croiser un médecin d’ici là.
Carnet de bord d'un voyage que je n'ai pas choisi avec un cancer de la prostate. J’ai 53 ans, pas de gènes urinaires, pas de douleurs, pas d’antécédents familiaux, pas de symptômes de fatigue, pas de perte de poids. Sur les conseils de mon médecin traitant je fais un examen sanguin. Résultat, cancer de la prostate métastasé... Début du voyage avec mon cancer le 25 janvier 2012.
Inscription à :
Publier les commentaires
(
Atom
)
Bonjour juste une pensée pour vous en espérant que les douleurs sont moins intenses...
RépondreSupprimer