08 nov 2013
C’est presque devenu
une routine, tous les mois, un petit tour à l’institut du cancer pour valider
la suite du traitement en à peine 10 minutes avec l’oncologue. On finirait
presque par oublié que l’on est malade, que cette saloperie nous ronge et qu’en
dehors de juguler la propagation, ce pauvre toubib ne peut rien faire de plus.
Je ne le critique pas, il passe peu de temps avec moi parce que je n’ai pas
trop de questions, du moins plus trop de questions, au bout de 2 ans sans
réponses directes et franches il est difficile de continuer le dialogue.
« Tout va bien
M. Tête de turc, le traitement répond bien, votre PSA baisse, nous nous
reverrons dans trois mois maintenant, une visite par trimestre suffit à moins
que vous ne ressentiez des douleurs, merci dans ce cas de me prévenir »
Mon PSA baisse c’est
un peu oublié qu’il était monté si haut ces derniers temps que globalement il
reste plus haut qu’il y a 2 ans. Je suis l’otage de l’optimisme de mon
oncologue et du pessimisme de mon urologue.
L’urologue, lui
n’avait pas le même discours en insistant bien sur le fait que nous étions dans
du palliatif, et qu’il était hors de question de m’emmerder plus avec une
intervention chirurgicale qui amènerait plus de traumatisme post opératoire que
de confort.
Nous sortons de
l’unité de consultation pour aller un peu plus loin dans l’institut du cancer
de Montpellier, rendre une petite visite à la ligue contre le cancer pour leur
demander un peu de soutien, il fait un temps radieux, on se croirait au
printemps, nous sommes en novembre et les arbres ne veulent pas se dépouiller
pour l’hiver, tout est normal, d’ailleurs ce matin j’ai naturellement récolté
mes tomates dans le potager. Je retiens ma moitié par le bras, une voiture sort
de l’institut, c’est un corbillard avec une boite recouverte d’une couverture
pourpre à l’arrière, comme pour nous rappeler qu’ici on ne soigne pas la
grippe.
Ma moitié me tient par
la main et ressert ses doigts dans notre poignée, mais qu’est-ce qu’il fait là
ce con, il ne peut pas passer par derrière.
J’ai envie de croire
que l’oncologue a raison, j’ai envie de croire que Jean-Marie, auteur d’un
précédent post dans ce blog et qui vit depuis 14 ans avec la bête n’est pas un
cas isolé.
La suite du
feuilleton demain…
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