26
nov 2013
Dominique Bertinotti
victime d’un cancer du sein, avec traitement de chimiothérapie, puis chirurgie,
puis radiothérapie a continué son travail sous les yeux de La ministre des
affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, qui s'était simplement étonnée
de "certains signes sur
son visage".
Elle a vécu le même enfer que tous les malades et
le même non-dit de nos chers médecins.
Extraits de son interview au journal Le
Monde
"Je n'avais
rien, aucun signe. Et puis à un moment, sans transition, vous devenez un
malade. Vous entrez bien portante, vous ressortez dans un autre monde. Ça vous
tombe dessus et ça ne s'arrête plus, les examens, l'IRM, les sueurs froides,
les résultats qui font peur. Vous prenez tout sur la tête."
La première question
que la malade avait posée au médecin, c'était : "Est-ce que je vais pouvoir continuer à travailler
?" Réponse : "Une
chance sur deux." Dans un deuxième temps, elle avait hasardé :
"Est-ce que ça se
guérit ?" Elle n'a obtenu ni un oui ni un non.
Pourquoi parle-t-elle
maintenant, elle qui s'est astreinte à huit mois de secret quasi absolu ? "Pour aider à faire évoluer le
regard de la société sur cette maladie dont le nom est terriblement anxiogène.
Pour montrer qu'on peut avoir un cancer et continuer une vie au travail. Pour
que les employeurs comprennent que la mise en congé longue maladie n'est pas
forcément la meilleure des solutions. Pour qu'il y ait moins de peur, plus de
compréhension. Pour qu'on réfléchisse sur les inégalités face au coût des
traitements de confort, comme le vernis spécial pour les ongles ou la perruque,
qui sont si importants."
Bravo Mme Bertinotti, j’ai beaucoup de respect pour
votre courage, mais tout le monde n’a pas de chauffeur pour vous emmener dans
les temps à votre travail, la maladie ne se résume pas à cette question. La
plupart des malades ne savent plus que penser, ils vivent comme vous le silence
des médecins. Cette incertitude rend très vite dépressif et inapte au travail.
Responsable de ma
propre entreprise, m’arrêter signifiait tuer mon outils de travail, je l’ai
fait avec beaucoup de rancœur et mon entré dans une certaine forme de précarité
que j’impose à ma famille ne me laisse pas de marbre.
Malheureusement, je l’ai
peut être fait trop tard et ai beaucoup de mal à faire émerger mes droits.
Faire bouger la perception
de la société vis-à-vis du cancer passe aussi par obliger les banques, les
assurances et les organismes sociaux à respecter leurs engagements pour ne pas
ajouter au cancer un autre fléau à porter sur des épaules déjà très affaiblies.
Dans tous les centres
anti-cancer que vous pourrez visiter, on vous le dira, c’est la précarité qui
va prendre le dessus sur la maladie. La prise en charge des soins à 100% ne
change rien aux besoins matériels que tout être humain peut espérer conserver
ou avoir. Ça dépasse de loin le coût du vernis à ongles.
Je vous parle du haut
de mon petit confort d’ancien gérant d’entreprise qui n’a comme problème que de
conserver un minimum de confort, même si j’en arrive au point de ne pas savoir
comment je vais payer le bois pour nous chauffer cet hiver, oui la descente aux
enfers peut aller très vite. Mais ailleurs, en France, de plus en plus de gens atteints du cancer ont simplement faim.
Faut-il en arriver là pour faire bouger les choses ?
Faites en sorte que
le malade bénéficie de tous ses droits. En tant que ministre
déléguée chargée de la Famille, cette tâche vous revient de droit.
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