13 août 2013
Il y a trente ans, d’un
seul coup d’œil, je suis tombé fou amoureux de celle qui partage mes peines aujourd’hui.
Comme dans tous les couples, il y a eu des moments inoubliables et d’autres où
la colère de chacun n’était pas en accord avec l’autre, mais la dose d’amour et
de tendresse que nous partageons encore aujourd’hui nous a fait traverser toute
les tempêtes. L’expression « ma moitié », n’est pas un euphémisme, nous
sommes un tout. Ses yeux, son sourire font partie de ma force, personne n’en a
de plus beaux.
La maladie s’est immiscée
entre nous avec ses menaces et ses perspectives d’avenir qui ne seront jamais
plus les mêmes. Les premiers mois ont eu leur part de déni, non pas que nous
ignorions la gravité de la situation, mais simplement que nous placions l’espoir
d’une solution au-dessus de tout.
Les mois passés d’échecs
thérapeutiques en échecs thérapeutiques ont eu raison de notre crédulité et
nous ont replongé dans la dure réalité, la peur du lendemain, la peur de la
douleur pour moi et la peur d’être seule pour ma moitié.
Il n’y a pas d’échéance,
j’ai beau harceler mes toubibs, je sais que personne ne me répondra. Avec les
progrès constants de la recherche, les soins palliatifs peuvent durer encore
plusieurs années, du moins je l’espère. Je n’ai plus suffisamment de capacités
pour continuer à travailler, et mes moyens vont surement se diminuer avec le
temps, alors profitons en…
Puisque rien n’est
prévu pour te soutenir, mon amour, c’est moi qui vais t’accompagner pour te
montrer comment la vie est belle et vaut la peine d’être croquée à pleine dent.
Aujourd’hui, tout va bien, alors profitions en jusqu’à demain, et demain, on
fera comme si c’était dimanche. Le bonheur, c’est tout le temps qu’il faut le
prendre, même entre deux douleurs il y aura de quoi vivre pleinement.
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