26 août 2013
Ce matin je suis en transit entre plusieurs
salles d'attente pour une série d'examens au scanner à la scintigraphie...
Afin de tuer le temps avant que ce soit lui
qui me rattrape, j'ai lu un peu de Werber et je suis tombé sur le peuple des
rêves un extrait de l'encyclopédie du savoir relatif et absolu.
Je vous livre quelques lignes qui m'ont
inspiré pour ce billet
« … Dans les années soixante-dix, deux
ethnologues américains découvrirent au fin fond de la forêt de Malaisie une
tribu primitive, les Senoïs. Ceux-ci organisaient leur vie autour de leurs
rêves. On les appelait d’ailleurs Le peuple
du rêve…
Tous les matins au petit déjeuner, autour du feu, chacun ne parlait que de ses rêves de la nuit…
Chez les Senoïs, la vie onirique était plus riche d’enseignements que la vie réelle.
Le rêve le plus convoité était celui de l’envol. Toute la communauté félicitait l’auteur d’un rêve plané…
Leur société ignorait la violence et les maladies mentales. C’était une société sans stress et sans ambition de conquête guerrière. Le travail s’y résumait au strict minimum nécessaire à la survie. Les Senoïs disparurent quand la forêt où ils vivaient fut livrée au défrichement… »
Tous les matins au petit déjeuner, autour du feu, chacun ne parlait que de ses rêves de la nuit…
Chez les Senoïs, la vie onirique était plus riche d’enseignements que la vie réelle.
Le rêve le plus convoité était celui de l’envol. Toute la communauté félicitait l’auteur d’un rêve plané…
Leur société ignorait la violence et les maladies mentales. C’était une société sans stress et sans ambition de conquête guerrière. Le travail s’y résumait au strict minimum nécessaire à la survie. Les Senoïs disparurent quand la forêt où ils vivaient fut livrée au défrichement… »
Depuis ma plus tendre enfance j'ai été
fasciné par la capacité des oiseaux à se mouvoir dans le ciel. Voler a toujours
été mon fantasme le plus profond, un appel de liberté et d'espace. Je ne vous
parle pas de m’asseoir dans un coucou et de jouer à Saint-Exupéry, je vous
parle réellement de voler par ses propres moyens.
Pauvre fou, il se prend pour Icare, fait
attention à ne pas te brûler les ailes...
Un jour, pourtant, j'ai réussi. J'avais
environ 12 ou 13 ans, j'étais en vacances à la campagne chez mes grands-parents,
seul au milieu d'un champ j'ai essayé de me concentrer, de faire le vide de
toutes pensées et de ne frémir que pour voler. Mon corps est devenu léger,
s'est élevé de quelque centimètres et je me suis déplacé sans aucune résistance
de quelques mètres. Passé l’ampleur de la surprise, j'ai voulu refaire l'expérience,
sans succès, sûrement à cause de l’excitation qui avait pris le dessus.
Dans les jours qui suivirent, j'ai fait
d'autres tentatives qui à chaque fois étaient de plus en plus concluantes
jusqu'au moment où à force de concentration, j'ai pu maîtriser l’envol et diriger mes voyages aériens.
Cette capacité de voler m'est restée jusqu'à
un âge avancé et a disparu brutalement quand mon fils a eu l’âge où j’avais découvert
cette aptitude hors norme.
Un peu avant quarante ans, je me suis rendu
compte que je ne savais pas voler mais que tous ces voyages faisaient partie du
monde des rêves, des rêves d'une telle puissance que j'ai toujours été
convaincu de pouvoir le faire dans la réalité, des rêves d’une telle puissance
que je peux dire, j’ai su voler.
Aujourd'hui encore j'ai la nostalgie de cette
période où j'avais la liberté de m’échapper, de me laisser porter par le vent
et de n'avoir aucune obligation si ce n'est de choisir la direction de mon
voyage. Je n'ai jamais osé demander à mon fils s'il savait voler, j'espère que
je lui ai au moins transmis ce rêve.
On vient de m'appeler pour la scintigraphie,
le voyage n'est plus le même, demain je rencontre l'oncologue pour décider de
la suite des traitements afin de gagner encore quelques mois précieux, repousser
plus loin les difficultés.
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