17 janvier 2017
La météo est très pessimiste au sujet des températures annoncées sur l’hexagone pour les prochains jours. Nous sommes au cœur de l’hiver et bien entendu cela peut paraitre normal, mais n’en est pas moins désagréable.
Depuis que je suis malade, je suis devenu particulièrement sensible au froid. J’ai un mal fou à me réchauffer au moindre primat de l’hiver. Mon corps, tremble tous les soirs en rentrant dans le lit, mes pieds, me transmettent le danger de l’extérieur à chaque foulée dans notre maison pourtant bien isolée. Peut-être que je suis en train peu à peu de me refroidir. Bref…
Le paradoxe de cette situation qui me vient à l’esprit est très perturbant. La maitrise des sensations sur les terminaisons nerveuses ne répond plus correctement.
Plus jeune, avec mon pote, mon Breton préféré, j’ai vécu des hivers en haute montagne où lors de nos acensions, nous avions de belles stalactites aux moustaches. A la même époque, j’étais déjà très résistant à la douleur, ce qui signifie que là où certaines personnes ressentent une douleur, je ne ressentais rien. Tout ceci n’a rien à voir avec une forme de force ou de capacité à résister, mais simplement une différence de perception.
Je ne ressentais pas très bien la douleur. Je ne la ressens pas plus aujourd’hui. Je ne ressentais pas le froid au-dessus de 3000 mètres d’altitude, je suis tétanisé par un froid plus doux au niveau de la mer quarante ans plus tard.
Le problème s’accentue quand mon toubib me demande si j’ai des douleurs ci ou là. Je ne peux lui exprimer le degré qu’il est en droit de noter sur ses fiches pour évaluer l’avancé et l’impact de mes métastase sur l’évolution du cancer. Je ne suis pas pris au sérieux et surtout pas au juste niveau où je me trouve. Le ressenti de la douleur n’est pas en adéquation avec les imageries médicales. Hormis les réactions aux chimios qui bousculent toutes logiques.
Ajoutez à ce phénomène mon moral qui m’incite à plaisanter et à garder un dynamisme naturel dans ma façon de m’exprimer et plus personne ne me prend pour un malade.
Il est en rémission ou quoi ?
Pourtant, malgré l’absence de ces ressentis, il y a le coté fonctionnel qui est là tous les jours pour me rappeler que rien ne va plus. La jambe gauche ou la droite qui se bloque lors de la montée d’un escalier, le fait de ne plus pouvoir se relevé quand je suis accroupi, l’impossibilité de monter le bras pour attraper quelque chose sur une étagère. Le corps se fige.
La douleur est là, mais ne veut pas s’exprimer.
Carnet de bord d'un voyage que je n'ai pas choisi avec un cancer de la prostate. J’ai 53 ans, pas de gènes urinaires, pas de douleurs, pas d’antécédents familiaux, pas de symptômes de fatigue, pas de perte de poids. Sur les conseils de mon médecin traitant je fais un examen sanguin. Résultat, cancer de la prostate métastasé... Début du voyage avec mon cancer le 25 janvier 2012.
Des ours, des phoques et des pingouins
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Évaluer la douleur, alors que nous la percevons tous de manière différente, me semble plutôt compliqué et très approximatif.Les traitements interfèrent aussi dans le ressenti, histoire de corser les choses. Tout comme toi, je note une augmentation de la sensibilité au froid et à l'humidité, ce qui rend la période difficile.Garder son dynamisme et plaisanter ne semble pas contribuer a être pris au sérieux, c'est souvent perçu comme un signe de bonne santé alors que c'est généralement un moyen de défense, un médecin devrait pouvoir le percevoir. Soyons patient (encore!)Le printemps n'est plus très loin, le soleil va bientôt nous redonner de l'énergie!pour ce qui est des médecins, je pense que ce n'est pas demain qu'ils vont prendre en compte le mental des patients vu que les hôpitaux ont un psy à notre disposition, donc l'oncologue fait son boulot, pour le reste voir les divers intervenants!
RépondreSupprimeramicalement
didier