12 sept 2013
Je viens d’écouter Paolo Conté avec son fabuleux cocktail de jazz, révolte et amour. J’ai toujours vibré sur ces notes et cette voix, de même que la colère et la révolte m’ont toujours motivé.
En écoutant ce timbre de voix je viens de me rendre compte que depuis un moment la mienne est en train de muer.
Les médocs que j’ingurgite depuis quelques mois, agissent sur la production de testostérone, cette foutue hormone qui est la cause de tous mes malheurs. Avec ces médicaments j’ai avalé presque tout ce que la pharmacie pouvait me donner en croyant peut être au miracle. D’ailleurs, mon toubib n’est pas radin la dessus, je ne sais pas si ça fait partie de relations qui doivent être développées avec le malade en soins palliatif, mais si je lui avais dit que du chiendent poussait dans mon nombril, il m’aurait surement prescrit un bon désherbant.
Du coup au-delà du traitement hormonal qui provoque certains changements, la prise de poids avec la cortisone et la répartition de la masse corporelle ont considérablement changé le bonhomme.
Les cordes vocales sont des muscles donc insensibles directement aux hormones, mais la caisse de résonance n’est plus la même, jouez de la guitare dans un champ ou dans le métro, vous pourrez sentir la différence. Le larynx, lui, est un organe hormono-dépendant. La voix change sous la modification de l'imprégnation hormonale, je mue à 55 ans ma voix se barre en filet, plus sourde, plus atone.
Je n’avais pas l’intention de me mettre au chant, donc pas de problème de ce côté-là, c’est une simple constatation. Si on y regarde de plus près, la liste des changements est beaucoup plus longue que celle des effets secondaires déclarés sur les posologies de médocs.
Ce matin je suis passé voir l’urologue pour discuter et savoir où nous en étions avec le confort urinaire plus qu’incertain. Il avait été question d’une intervention chirurgicale pour faciliter le passage. Finalement, nous nous en passerons pour l’instant, sachant que le coté post-traumatique de l’intervention serait surement plus négatif sur mon « confort » que positif sur le confort urinaire et ne me ferait pas diminuer la prise de médicaments qui ont ces fameux effets secondaires.
Carnet de bord d'un voyage que je n'ai pas choisi avec un cancer de la prostate. J’ai 53 ans, pas de gènes urinaires, pas de douleurs, pas d’antécédents familiaux, pas de symptômes de fatigue, pas de perte de poids. Sur les conseils de mon médecin traitant je fais un examen sanguin. Résultat, cancer de la prostate métastasé... Début du voyage avec mon cancer le 25 janvier 2012.
Inscription à :
Publier les commentaires
(
Atom
)
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.