3 juillet 2013
Un petit retour sur la visite
de mon épouse chez notre médecin traitant. En discutant avec ma moitié, je
viens d’apprendre qu’au-delà de la réponse énigmatique pleine d’incertitude du
toubib, de son manque de prise de responsabilité en répondant : « votre
mari est parfaitement lucide de son état. », il avait terminé la consultation
en prescrivant du Prozac sans aucune demande de la part de ma bergère. Donc l’inquiétude
est une forme de dépression ?
Je sais qu’occasionnellement
mon toubib jette un œil sur ce blog, alors écoute bien toubib, si être conscient
de son état c’est se poser des questions sur son délai de survie par rapport à
tout ce que j’ai lu dans les différents blogs ou livres rédigés par des
médecins, oui je suis conscient que mon état est très préoccupant.
Quand
on passe te voir pour avoir des informations complémentaires, c’est parce qu’on
a besoin de prendre des décisions importantes pour demain. Que fait-on de l’entreprise,
comment gérer au mieux notre patrimoine maintenant que nous n’allons plus avoir
de revenu ?
Est-ce
que je continue à pousser la roue de ce travail qui me ronge un peu plus tous
les jours ?
Cette première question je te l’ai posé dès le début de l’annonce de ma maladie. Tu as botté en touche comme tu sais si bien le faire en t’appuyant sur le fait que je t’avais dit que le travail était ce qu’il y a de plus important dans ma vie et que sans travail c’est comme si on me coupait un bras. Tu n’as même pas compris que cette condition faisait partie d’un équilibre et que forcement j’étais lucide du changement qu’il fallait opérer, que j’avais besoin qu’on m’aide, qu’on m’accompagne…
Cette première question je te l’ai posé dès le début de l’annonce de ma maladie. Tu as botté en touche comme tu sais si bien le faire en t’appuyant sur le fait que je t’avais dit que le travail était ce qu’il y a de plus important dans ma vie et que sans travail c’est comme si on me coupait un bras. Tu n’as même pas compris que cette condition faisait partie d’un équilibre et que forcement j’étais lucide du changement qu’il fallait opérer, que j’avais besoin qu’on m’aide, qu’on m’accompagne…
Pour
le reste, par rapport au traitement que je prends, l’oncologue t’as délégué le
poste de sentinelle, une sentinelle c’est une personne vigilante qui doit
donner l’alerte en cas de problème, ça ne se résume pas à lire les résultats d’examen
sanguin, l’oncologue les reçoit également par fax.
Quand
je prends rendez-vous et que je t’expose mes problèmes de tous les jours, des
douleurs par ci par là, une prise de poids, des insomnies, des difficultés pour
uriner, la perte de la libido je n’ai pas l’impression d’être hypocondriaque,
pour moi rien n’est plus comme avant et là aussi j’ai besoin qu’on m’aide, qu’on
m’accompagne…
Tu
m’excuseras cette familiarité de tutoiement, c’est plus direct dans les propos,
du moins ça a le mérite d’être sincère. Ça ne fait que depuis ton installation
en tant que médecin de campagne il y a presque trente ans qu’on se fait suivre
par tes soins, nous avons toujours eu confiance et maintenant que nous avons
besoin d’une proximité dans les conseils et le suivi, c’est un peu de calmant
et au revoir docteur, je vous dois combien…
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