1 juillet 2013
En janvier 2012 suite à un contrôle
sanguin, j’apprenais que j’avais un cancer de la prostate, trois mois plus
tard, j’avais mon premier contact avec l’oncologue qui à sa tête et ses propos
ne me laissait pas beaucoup d’espoir. Quand vous allez voir un spécialiste de
ce niveau et que ce dernier vous donne d’entrée son numéro perso en vous
précisant que vous pouvez le contacter même le weekend, vous vous demandez
rapidement s’il ne faut pas préparer l’ultime voyage, mais en pleine forme, j’étais
encore plus fort que la maladie, donc je n’en faisais pas cas.
Je n’ai pas eu plus d’information
malgré mes nombreuses questions et ce que je connais, je l’ai lu sur Internet
ou dans leurs livres. Les toubibs parlent beaucoup plus dans leurs livres qu’aux
patients, c’est bien là le problème. Donc dans leurs livres, c’était maximum 18
mois pour mon cas, mais comme personne ne me disait quoi que ce soit, là encore
je passai outre.
Ensuite, sans explications j’ai
appris qu’à mon retour de congé, nous allions entamer une chimiothérapie, j’avais
beau être lucide, personne ne m’avait donné de délai et je recevais de plein
fouet la gravité de mon état à la face, c’est très con à dire, mais sans
traitement, vous ne vous sentez pas vraiment malade.
Et puis, petit à petit, les échecs
thérapeutiques se sont succédé. Rien ne prend, rien n’agit comme on pouvait l’attendre,
sauf peut-être ces derniers temps avec le Zytiga, nous en seront plus dans 3
mois. Alors naturellement j’ai relancé l’éternelle question, combien de temps,
et j’attends toujours la réponse. Mon épouse a décidé d’aller voir notre
médecin traitant pour essayer, sans ma présence, dans l’intimité du cabinet du
toubib, de décrocher plus d’info. Sa réponse reste aussi énigmatique que son
incertitude : « votre mari est parfaitement lucide de son état. »,
je ne sais pas comment je dois le prendre, avec mon côté optimiste ou avec ma
face M. Hyde qui sombre dans la déprime, parce que si je compte bien, ça fait 18 mois que
mon cancer à un stade avancé a été découvert.
Pourquoi les médecins ne savent
pas exprimer leurs doutes, pourquoi ils ne veulent pas dire je ne sais pas. Leur
silence a des conséquences qu’ils ne soupçonnent pas. Pourquoi je ne peux pas
bénéficier d’une prise en charge matérielle qui me permettrait de profiter de
la vie au lieu de continuer à pousser la roue de ce boulot qui s’effrite petit
à petit.
Tout ça n’est pas nouveau,
Voltaire écrivait : « Les médecins administrent des médicaments dont
ils savent très peu, à des malades dont ils savent moins, pour guérir des
maladies dont ils ne savent rien. ». Repris dans la contexte aujourd’hui,
c’est un peu excessif, et pourtant…
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.