17 juillet 2013
Du point de vue du
malade, le cancer n’est qu’une mauvaise histoire de mensonges dont l’issue est
trop souvent fatale. Mensonges du corps médical, ce point a été très largement
exposé dans différents posts de ce blog. Mensonges des malades qui nient leurs
états, c’est très difficile à admettre, il y a une part de viol de la maladie
sur ceux qui la subissent et les victimes de viol s’ouvrent rarement.
Le thème de ce billet
sera le mensonge des proches, pas la famille, les autres, ceux qui trop souvent
jonglent avec n’importe quel argument du moment que ça rassure.
Dès que vous êtes
malade ou plutôt, dès qu’ils apprennent que vous êtes malade, alors que vous
n’entendiez plus parler d’eux depuis des siècles, ils apparaissent avec leur
complaisance dégoulinante qui va peu à peu se transformer en indifférence qui
était l’état initiale de vos relations, mais je ne sais quoi les a fait venir
prendre une infime part du spectacle.
Ils ont appris par
des bruits de couloirs vos problèmes de santé et veulent peut être en savoir
plus pour combler les conversations, pour avoir eux aussi leur part de
confidence, plein de sincérité, vous êtes même content de les revoir, vous
n’avez plus la position du rancunier qui garde un peu de méfiance, ça c’est
pour ceux qui ont du temps à perdre, et vous, malade comme vous l’êtes, ça ne
fait plus partie de votre culture ces sentiments à deux balles…
C’est l’expérience
que je viens de vivre avec quelques personnes tombées du ciel comme par hasard
maintenant.
Il y a ceux qui ne
veulent pas trop prendre de risque et qui prennent leur téléphone comme
bouclier :
Allo, comment tu
vas ? c’est machine…
Et vous de répondre
par habitude : bien, et toi…
Et c’est partie pour
une conversation de chiotte avec l’ex compagne de l’ancien employeur de mon
épouse, celle qui a participé à la virer deux ans auparavant et qui aujourd’hui
est psychanalyste…
Même les scénaristes
de série B les plus tordus ne vont pas imaginer de tels personnages
.
Et puis il y a le bon
samaritain, celui qui aime tout le monde mais qui ne va jamais au bout des
choses. Ce gars est beaucoup plus sûr de lui, beaucoup plus franc, il se
déplace, il vient et vous écoute, cherche à vous soutenir, jusqu’au moment où
vous sautez sur sa proposition et que vous lui demandez un service et là, plus
rien.
La première ne se
reconnaitra pas, elle ne lit surement pas ce blog, le deuxième devrait se
reconnaître, je suis désolé d’être aussi direct avec toi, mais je suis
simplement spectateur de ce qui m’arrive et je me donne le droit d’être impertinent
et de bousculer un peu les conventions, donc, quand je demande un service en
précisant que c’est très important pour la survie de mon entreprise, que je
choisi mes mots pour être sûr d’être bien clair, et que malgré l’engagement de
passer me voir pour en discuter, il ne se passe rien…
Je reste seul
spectateur de la chute de mon entreprise et des dégâts de mon cancer. Certes,
je ne suis pas le centre du monde et les autres ont leurs propres soucis, mais
la différence est que si je m’engage, je vais au bout de cet engagement,
autrement je ne promets rien qui pourrait faire naitre des espoirs.
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