La morphine ne résout pas tous les maux.

25 Juillet 2017

Dans les précédents messages, j’exprimai au travers de mon parcours de soins palliatifs, la gestion de la douleur en m’appuyant essentiellement sur les douleurs pathologiques liées à la maladie et plus particulièrement aux métastases qui à ce stade sont bien présentes.

La pompe à morphine est d’un grand confort et permet, au fur et à mesure que la souffrance devient plus intrusive et fréquente, d’ajuster les dosages et donc de répondre rapidement à ce besoin de confort.

Au bout de quelques semaines, je me suis rendu compte que certaines douleurs persistaient, même avec une forte dose de morphine. En effet, il y a plusieurs origines de douleurs dont un grand nombre ne sont pas résolues avec de la morphine.

Pour faire court, j’ai identifié 3 types de douleurs. La douleur pathologique, liée à la maladie, la douleur neuropathique et enfin l’inflammatoire. A chaque douleur sa molécule.

Cette constatation s’est faite comme par hasard un vendredi soir, lors d’une crise qui m’obligea à contacter l’hôpital pour une prise en charge. Et avec un peu de chance sur la disponibilité des lits, nous voilà reparti pour un petit séjour au sein de l’établissement de lutte contre le cancer de Montpellier.
J'ai eu des pics de douleurs à cause des œdèmes aux jambes qui aux dires des médecins ne sont pas dans la liste des problèmes que l’on peut résoudre. Enfin pour ce que j’ai compris, il faut faire avec…

Pris en charge par une interne qui m'a changé de molécules et donc arrêté la pca avec la morphine.
J'ai mis un bout de temps à comprendre que ce changement n'apportait rien en amélioration de douleurs

En insistant un peu, j'ai obtenu qu'on me remette la pca avec la morphine et que les autres douleurs neuropathiques ou inflammatoires soient traités de façon ciblé.

Pour le moment je reste hospitalisé en observation pour stabiliser tout ça. Je reprends ma position de patient dans tous les sens du terme. C’est un point particulièrement sensible que ce statut de patient qui entraine avec lui tous les accompagnants dans cette situation.

Je passe le plus clair de mon temps à répondre "je ne sais pas", à chaque interlocuteur qui prend de mes nouvelles ou veut simplement des informations, pour savoir, pour ne plus douter de ces non-dits, pour garder cette confiance envers ces toubibs qui ont plus de regards incertains que de réponses fermes.

Il est possible aussi de pousser cette patience jusqu’à faire abstraction des non-dits, et s’en tenir à espérer que ce qui a été dit soit tenu. Je devrais avoir des séances de kiné, je n’en entends plus parler et n’ai vu personne. Je devrais bénéficier de séance d’hypnose avec une personne que j’ai croisé une fois au sein de l’hôpital et qui pour le moment a disparu. Il faudrait peut-être que je note ou que j’enregistre tout ce que me proposent ces internes pour exiger ensuite de les obtenir.

C’est peut-être la colère qui s’exprime, mais force est de constater que tout fonctionne avec un manque cruel de synchronisation et une réactivité qui ne colle pas aux définitions que j’attache à ces mots.

Je reste convaincu que la médecine peut encore m’aider à améliorer le confort quotidien et me prolonger un peu cette vie que je sens de plus en plus incertaine avec leur façon de faire qui est celle de personnes qui baissent les bras.

1 commentaire :

  1. Bonjour ! Ne baissez pas les vôtres c est leur boulot !!! Battez vous avec votre épouse pour obtenir des soins adéquats!!! Je sais c est lamentable! Le je m enfoutisme est partout et moi même je ne supporte pas cela surtout dans le contexte médical! Courage !

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