Sources
Les statistiques sur l'espérance de vie avec le cancer de la prostate sont des estimations très générales qui doivent être interprétées avec prudence. Puisqu’elles sont fondées sur l’expérience de groupes de personnes, elles ne permettent pas de prévoir les chances de survie d’une personne en particulier. C’est la raison pour laquelle vos toubibs répondront rarement à vos interrogations sur le sujet.
Il existe pourtant certains points de référence pour évaluer les risques, même si ces derniers peuvent varier en fonction de la personne. Une étude sur la survie relative à 5 ans a été publiée au Canada, je vous en livre quelques bribes…
La prise en compte du stade du cancer est le point crucial sur le diagnostic vital. Le tableau ci-dessous sera beaucoup plus explicite que n’importe quel baratin.
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Pour faire court, Les deux premiers stades, pris à temps avec un suivi médical rigoureux ne vont rien changé à votre espérance de vie, avec un traitement hormonal, éventuellement une intervention chirurgicale vous aurez les mêmes chances que n’importe quel personne pour la suite de votre existence et vous mourrez surement d’autre chose.
Le T3 et le T4 sont des stades plus préoccupants et vont demander des traitements plus lourds comme la chimiothérapie ou dans certains cas la radiothérapie. Là aussi sans propagation à distance le taux de survie relative après 5 ans est tout à fait réaliste.
Les choses se compliquent avec les stades N1 et M1(propagation à distance, N1 métastases aux ganglions lymphatiques, M1 métastases éloignées, os, poumon, foie…). Il n’y a pas de degrés au-dessus, pas de stade T5, et pourtant en tant que malade à ce stade ( T4 N1 M1) je peux vous garantir qu’il y a des étapes dans ce stade.
Ces étapes dépendent souvent de votre aptitude à assimiler les dernières molécules découvertes par les labos. De ce côté, je vous garantis que compte tenu de l’intérêt économique du résultat de ces recherches, ils ne se ménagent pas…
Si l’on se base sur les tests de survie effectués par les labos qui développent la chimie que l’on ingurgite à ce stade, 18 mois est le taux médian. Qui dit médiane, laisse à penser qu’il y a deux extrémités à cette moyenne et que la survie au-delà de 5 ans est encore envisageable dans environ 31% des cas.
Stade
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Taux de survie relative après 5 ans
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stades I et II
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100 %
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stades III et IV sans propagation à distance
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100 %
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stade IV avec propagation à distance
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31 %
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Mon voyage avec ce foutu cancer a débuté il y a 24 mois, j’étais déjà à ce stade à l’annonce du diagnostic et je me souviens de la tête du toubib qui m’avait pris en charge à l’époque. Aujourd’hui, je n’irais pas jusqu’à vous dire que je pète la forme, mais à grand renfort de médocs, en ce moment depuis 4 mois Xtendi (Enzalutamide) je vais plutôt bien, je vis presque normalement avec les aléas spécifiques à cette maladie (gènes urinaires, fatigue, début d’invalidité dû aux problèmes lymphatiques, pertes de mémoire et difficultés de concentration, insomnie, moment de déprime…) mais ça ne m’empêche pas de vivre au quotidien, de rire avec mes proches et même de faire des projets ne serait-ce que pour défier le temps.