Comme un cadeau avant noël



21 décembre 2012

La réponse de mon courrier à l’oncologue est enfin arrivée. A grand renfort d’explications autour de la progression du taux de PSA et de la constatation qu’en l’absence d’efficacité manifeste sur le marqueur des trois dernières cures, il a été décidé d’arrêter le traitement.
On peut donc conclure qu’actuellement le traitement de chimiothérapie a obtenu un bon contrôle de la maladie. Les ganglions et les traces osseuses ne seraient pas métastasés. Il n’y a rien qui suggère que mon cancer est en train de progresser. Il suffit de respecter les bilans biologiques rapprochés qui ont été prescrits.
En terme clair, je fais une prise de sang toutes les six semaines et une visite de contrôle tous les deux mois. Les conclusions et décisions de l’oncologue étaient donc justifiées, il ne manquait que les explications qu’il aurait pu me donner en même temps que la décision.
Le professeur Pujol m’avait déjà rassuré à ce sujet.
Mes propos des messages publiés du 29 novembre au 6 décembre ne sont pas justifiés sur le plan médical, il le reste sur le plan de la colère d’un patient qui est en droit d’avoir les explications avec les décisions thérapeutiques.

Mon cancer, mes enfants et moi…



18 décembre 2012
 
Là, nous arrivons au point le plus sensible. Je n’ai pas de solutions toutes faites pour vous expliquer comment parler de son cancer aux enfants, d’autant que les miens sont de jeunes adultes et que dans ce cas le dialogue est plus ouvert. D’ailleurs, ce n’est pas le sujet de ce message.

Mes enfants restent pour moi les êtres les plus précieux, c’est avant tout avec eux que je voudrai partager du temps et des moments de complicité avec des rires comme nous en avons déjà tant dans notre malle à souvenirs.

Le sujet du cancer ne prête pas vraiment à rire et la description réaliste de mon état de santé peut provoquer des angoisses. Je connais leurs fragilités et leurs sensibilités, nous avons toujours été très proches. Dès le premier diagnostic de mes toubibs j’ai essayé d’être le plus clair possible dans mes propos. Ils connaissent le degré de gravité de mon état de santé, ont suivi l’évolution de la maladie avec mes séances de chimio et ont pu constaté mes moments de fatigues intenses qui ont suivi ce traitement.

Jamais je n’ai exprimé de doutes sur le devenir de la situation, pourtant des doutes j’en ai plein. Le corps médical s’est bien chargé de me les communiquer ces putains de doutes avec leurs non-dits. C’est ce lien brisé entre mes doutes et la franchise avec mes enfants qui m’a mené jusqu’aux larmes une nuit un peu trop longue.

Nous n’avons jamais accepté le mensonge au sein de notre fratrie, et là, simplement par peur de communiquer ces doutes, je ne me sens pas capable d’exprimer la totalité de mon point de vue avec eux. Il est très difficile de tout transmettre dans ce cas, parce que la vérité et bien lourde à porter et que je ne veux pas leur donner tout de suite un poids qui n’est pas le leur.

Je veux garder intact leur fraîcheur, leur impertinence et leur humour. Ça nous porte depuis de nombreuses années et j’espère que ça nous portera encore longtemps.

Mon cancer, mon épouse et moi…



18 décembre 2012
 
Un cancer dans une vie de couple est un bouleversement radical. Vous viviez à deux, maintenant vous vivez à trois.

A l’annonce de la maladie, le choc est plus terrible pour le conjoint que pour sois même. Il est difficile d’admettre une telle annonce pour le malade, mais il est encore plus difficile d’envisager la suite de sa vie sans l’autre, parce que c’est la première réaction naturelle que tout être aimant va avoir lors de cette épreuve.

Très rapidement la maladie prend une place de plus en plus pressente. Suite à ce premier choc, dans le cas du cancer de la prostate, vient très rapidement la deuxième annonce, le traitement.
Quelque soit les choix de vos médecins, l’incontournable, l’obligatoire traitement de base est l’hormonothérapie, une simple piqûre, une fois tous les trois mois. Une simple piqûre qui n’est ni plus, ni moins qu’une castration chimique, finie la libido, il ne vous reste que la tendresse, et c’est là qu’on va tester en « live » la force du couple…

Je ne m’étalerai pas sur feue ma puissante ou faible libido, le sujet n’est pas là. Cette situation est imposée à votre conjointe qui au delà de subir vos douleurs, vos insomnie, qui au-delà de se rendre disponible pour vous soutenir le moral, pour vous accompagner dans vos soins, va être obligé de faire bonne figure pour ne pas alerter l’entourage.

Nous étions des quinquagénaires actifs avec des obligations consenties qui prenaient énormément de temps, nous n’avions que très peu d’instant pour nous et pour nos envies d’évasion à titre individuel, hé bien, maintenant le temps pour soi reste un élément qui fait partie de ma thérapie mais qui ne fait plus partie de ce que pourrait espérer ma moitié.

La tendresse est bien là et je redécouvre sa puissance et son addiction. Le troisième membre du couple est bien là également, il sait nous le rappeler tous les jours.

Mon cancer et moi…



18 décembre 2012
 
Premier message d’une série de trois qui ont pour but de faire le point sur l’impact du cancer dans la vie privée, la vie de couple, les échanges avec ses enfants.

Dans quelques jours je serai au premier anniversaire de l’annonce de mon cancer, c’est sûrement le premier d’une série, du moins je l’espère, parce que ce poids risque de ne pas me laisser tranquille de suite.
Il est difficile de lui donner un nom ou un adjectif pour le qualifier, le poids reste peut être le plus imagé qui me vient à l’esprit. Depuis un an je suis prisonnier, enchaîné avec ce boulet que je traîne à longueur de journées. Rien n’est plus comme avant et rien ne le redeviendra.


Le traitement hormonal, la chimiothérapie, les longues attentes dans les hôpitaux, l’obligation de se soumettre et d’adapter sa vie de tous les jours aux besoins de ce mal exigeant ont considérablement changé l’être. Il y a sûrement du bon à prendre dans une certaine forme de sagesse qui vous vient presque naturellement du fait de l’incertitude, mais il y a surtout une profonde frustration dans cette constatation d’impuissance.

Ma propension à vouloir tout gérer en a pris un sacré coup. Je suis dépendant de mes médecins et de leurs connaissances qui pour ce problème restent limitées, je suis diminué corporellement au stade de ne pouvoir faire que de la marche à pied en exercice physique, j’ai perdu en acuité intellectuelle au point de mettre en danger mon entreprise, sauvée pour cette année, mais en grand danger pour la suite.


Je viens de passer cette première année à comptabiliser mois après mois les diminutions de cette autonomie qui était mon moteur.


Oui l’être n’est plus le même, il rigole, il déconne, il reste attentif aux autres. Ça c’est un peu la façade avec son jolie crépis; à l’intérieur le confort n’est plus en adéquation avec ce bel étal. L’être est fissuré et fragile. C’est très lourd de porter cette maladie. Bien sûr il y aura des périodes de rémission, mais le long terme reste incertain puisque c’est incurable aujourd’hui.

Les explications du Professeur Pujol

13 décembre 2012

Après avoir eu la secrétaire du Professeur Pujol au téléphone, comme elle me l'avait promis, le Professeur m'a contacté.
Après un bref aperçu de mon dossier, il estime que le choix de l'oncologue qui me suit est tout à fait justifié, je serai dans une phase de créneau thérapeutique, une période où le corps du malade est mis au repos pour reprendre une nouvelle phase avec d'autres traitements d'ici 2 mois.

Avec des explications, ça passe déjà un peu mieux.
Ma dernière cure de chimio date de trois semaines et le produit est donc encore actif pour un moment, compte tenu des 4 mois de traitement.
Lors de cette période l'équipe médicale regarde comment les marqueurs ont évolué et font un bilan qui prend en compte les nouveaux traitements.
Je vais donc rapidement faire un contrôle sanguin afin de leur donner un minimum de cartes, et je reste attentif au retour de mes toubibs.

Ça ne change rien à mon problème de jambe pour laquelle je n'ai pas eu de réponse.
Je remercie le Professeur Pujol pour sa disponibilité.

Je vais dès aujourd'hui prendre rendez-vous avec mon oncologue d'ici 1 mois pour faire le point et discuter de la suite du traitement.

Pour être clair,, je n'ai jamais demandé à continuer la chimio, c'est un traitement très difficile à vivre,d’ailleurs, est ce que les médecins acceptent les traitements de chimiothérapie sur eux même en cas de cancer ?
Je veux simplement avoir un échange avec mes médecins. Si au lieu de me dire "on arrête la chimio et vous me téléphonez si vous ressentez des douleurs", l'oncologue m'avait expliqué que cette phase de créneau thérapeutique faisait partie du traitement, j'aurai peut être un peu mieux vécu les dernières semaines.

Je ne suis pas complètement rassuré, mais un peu plus confiant.

Merci la ligue !

13 décembre 2012

Je viens de contacter la ligue contre le cancer, et pour tout vous dire,, je reste sans voie. J'ai l'impression d'avoir vécu un passage du père noël est une ordure avec Anémone. Bref si vous n'avez besoin de rien, vous trouverez une bonne écoute, si vous voulez faire un don, vous trouverez une bonne écoute, si vous voulez un coups de pouce pour vous aider à vous faire entendre par l'équipe médicale qui vous suit, on vous répondra que la ligue est un service d'écoute et un service administratif que pour le reste le n° que vous avez fait n'est pas le bon...

J'ai quand même obtenu le n° de la secrétaire du professeur Pujol, ancien président de la ligue qui a écrit,"Derrière les statistiques, il y a toujours l'humain".

Je viens de lui raconter rapidement mon histoire qui l'a laissé sans voie, comme tout le monde. Le professeur devrait me contacter rapidement pour me proposer une solution.

0 810 111 101, demain je téléphone à la ligue

12 décembre 2012

Mes messages restent désespérément sans retours. Je suis convaincu que la décision arbitraire de l'oncologue est hors de propos par rapport à mon état. Je n'en suis pas au stade "palliatif", donc il ne peut y avoir de refus de thérapie.

Demain, je téléphone à la ligue contre le cancer pour avoir un soutien ferme sur la reprise en charge de mon cancer par le corps médical.

La suite du traitement que je n’aurai pas



9 décembre 2012

Mardi prochain, le 11  décembre aurait dû être le jour du traitement chimio que je n’aurai pas par décision unanime de mon seul oncologue lors de notre dernière rencontre de 10 minutes, il a jugé que le traitement n’étant pas aussi efficace qu’il l’attendait, ce n’était plus la peine de continuer.
Je dois le contacter en cas de douleurs.

La douleur, je l’ai en permanence, la douleur de l’inconnu qui vient , la douleur du doute, la douleur du regard de mes enfants et de mon épouse qui se posent au moins autant de question que moi.

Depuis la dernière entrevue avec ce toubib, mon état n’est pas du tout stationnaire. Je ressens des douleurs aux ganglions qui sont tellement "insignifiantes" que ce n’était plus la peine de poursuivre la chimio.
J’avais un problème d’œdème de grade 1 (pas grave pour lui, il peut continuer à courir, pas moi…) j’ai l’impression que c’est en train de passer au grade 2. La jambe n’est plus une jambe, c’est un poteau, la souplesse du mollet n’existe plus, c’est de la pierre, la douleur est persistante avec une sensation de brûlure le soir et un effet de pression la nuit avec des fourmillements permanents qui empêchent de dormir. Des fibroses se sont développées à la cheville avec un épaississement de l'épiderme.
Petite nouveauté, un œdème s’installe sur la deuxième jambe.

Comme vous le voyez, tout va bien, je suis juste un peu douillet et limite hypocondriaque !!
Je devais avoir un rendez vous avec mon médecin traitant en qui j’ai toute confiance, malheureusement un problème de vie privé l’a bloqué, j’espère le rencontrer dès le début de semaine pour trouver une solution.

Le temps est très long quand on ne dort pas, et l’imagination est débordante dans ce cas, mais ça, M. l’oncologue, c’est pas votre problème, puisque ça fait partie de mon être, pas de la maladie, et vous, vous ne prenez en compte que la maladie, et encore…

Mes propos ne sont pas très courtois, mais votre décision sans autre alternative n’est pas plus acceptable.

Guérir de son cancer en dialoguant avec ses cellules



6 décembre 2012

Vivre un cancer est une véritable lutte de tous les jours et guérir d’un cancer est une véritable victoire. C’est pour cela que le dernier livre de Guy Corneau fait du bien : il nous raconte dans Revivre comment il a gagné et comment son dialogue avec ses cellules a contribué à le sauver, en complément de sa chimio. Un beau témoignage.

Pourquoi on n’essaye pas le Zytiga



5 décembre 2012

Pour les patients chez qui le cancer progresse durant ou après la chimiothérapie, un nouveau médicament a reçu un avis positif de mise sur le marché de la Commission européenne.

L'acétate d'abiratérone, une alternative pour les patients en échec de traitement

Le but du traitement est de bloquer la synthèse d'androgènes. Pour y arriver, l'acétate d'abiratérone (commercialisé sous le nom de Zytiga ® par le laboratoire Janssen Cilag) bloque une étape nécessaire à la production d'androgènes (en inhibant le complexe enzymatique CYP17 agissant au niveau des trois sources d'androgènes - testicules, glandes surrénales et tissu tumoral).

Ce traitement réduit la fatigue rapportée par les patients. Mesurée par les patients au moyen d'un questionnaire standardisé à plusieurs reprises au cours de l'étude, l'augmentation de la fatigue et de ses conséquences sur la vie quotidienne, l'humeur, la marche, le travail, les relations et la joie de vivre était significativement retardée chez les patients sous acétate d'abiratérone. "La fatigue intense est un effet secondaire extrêmement pénible de certains traitements contre le cancer de la prostate, et la recherche explorant des options thérapeutiques en causant moins est précieuse pour les patients et leurs familles".



Détails sur le ZYTIGA par la Haute Autorité de la Santé

Je suis patient, pas client...

4 décembre 2012

Les derniers propos de l'oncologue qui a pris mon cancer en charge ne sont pas recevables, du moins de mon point de vue comme vous avez pu le constater dans mes derniers messages.

Jeter en bloc un traitement sur un cancer métastasé sans mettre en place un autre protocole me laisse sans voie.

Les réactions à mes derniers messages sont tous unanimes, c'est l'incompréhension la plus totale.

Ce matin, j'ai été audité dans le cadre d'une enquête de l'INSERM sur la recrudescence des cancers de la prostate dans le département de l'Hérault. La description de mon voyage avec mon cancer depuis le début a laissé mon interlocutrice un peu septique sur l'efficacité des traitements et sur les méthodes utilisées.

Tous les intervenants qui ont traité mon cas sont au stade expérimental. que ce soit les toubibs du privé qui ne savent plus où donner de la tête pour rentabiliser leur investissement ou les autres du secteur public qui essayent de s'adapter à un système qui veut devenir rentable en changeant régulièrement la méthodologie, la réponse est la même, ils ne savent pas.

Le problème devient plus grave quand du stade de patient vous devenez "CLIENT", et pour tout vous dire, au stade où j'en suis, c'est un peu la façon dont je perçois les choses.

Je suis malade, ce n'est pas la grippe ou une angine, et je suis prêt à donner mon aval pour tout ce qui pourrait apporter une solution favorable à mon problème, il y a bien des essais thérapeutiques en cours sur le cancer de la prostate,  alors "bordel" puisque "grand dieux" ne fait pas partie de ma culture, donnez moi une réponse...

Un cancer agressif et évolutif.




3 décembre 2012

C’est avec ces mots que le radiologue qui m’a pris en charge à Val d’Aurelle m’a informé sur le stade de la maladie il y a deux mois. Il m’a confié à l’oncologue qui a poursuivi les cures de chimio que j’avais entamé avec une autre équipe médicale.
La chimio n’a pas fait l’effet attendu et du coup, on arrête tout.

Je vais sûrement me répéter, mais depuis cette annonce j’ai un peu de mal à digérer les propos du médecin. Mon souci, c’est qu’on ne met rien à la place, qu’il y a maintenant des métastases osseuses, et que ces métastases peuvent évoluer rapidement.

C’est d’ailleurs souvent à ce stade que l’on commence à parler de pronostic vital.

Le cancer des os c’est entre quelques mois et moins de 10 ans.

Je sais, il y a des cas qui sortent du cadre, Mitterrand a vécu ses deux septennats avec son cancer de la prostate.
Je sais, je peux potentiellement véhiculer des infos sans fondement puisque je les ai lu sur Internet. Sur des rapports de congrès de toubibs, mais sur Internet…
 Je ne suis pas toubib, je devrais écouter mes toubibs au lieu de colporter des « on- dit », mais en même temps ils ne disent rien les toubibs en dehors d'on arrête le traitement…

Ce que je sais c’est que mon cancer est toujours aussi agressif, et qu’il n’en est pas moins évolutifs.

Est-ce qu’il ne sera pas trop tard quand je contacterai de nouveau mes médecins pour prévenir que j’ai des douleurs

Est-ce que je dramatise quand je cherche à avoir des infos sur le pronostic vital et que tout le monde reste muet.

J’ai déjà vécu avec d’autres médecins ce mépris du patient; ils s’occupaient de la maladie avec le peu de moyen qu’ils avaient mais pas du malade. J’ai changé d’équipe médicale à cause de ce manque de communication. Que dois je faire aujourd’hui ?


Petit point alimentaire avant noël

2 décembre 2012

N'ayant pas le mental suffisamment ouvert et objectif, plutôt que de continuer à retourner le sujet de mon cancer dans tous les sens au risque d'interpréter de fausses informations, je préfère lancer un sujet plus léger (la bouffe) et prévoir le menu de noël.
Pour le reste j'espère que mes médecins répondront au courrier qui précède ce post.

Nous allons commencer par un inventaire avant de faire la liste des courses
Information issue du site http://www.anamacap.fr Association nationale des malades du cancer de la prostate

Les viandes

Les viandes comportent une forte proportion de graisses saturées et la cuisson altère les protéines.
En effet la cuisson est à l’origine de multiples processus d’altérations (: altération des liaisons hydrogènes, modification les acides aminés (désaminations, désulfurations, production de dérivés carboliniques puissants agents cancérigènes)), interactions entre protéines et glucides réducteurs.
Les viandes sont donc mauvaises quand elles sont cuites, bonnes quand elles sont crues (à condition de ne pas en abuser à cause des acides gras saturés). On pourra cependant tolérer une cuisson brève à basse température, préférer le maigre au gras et choisir des viandes de qualité irréprochable.

Les Charcuteries

Sont autorisées les charcuteries crues de qualité (la nourriture des porcs joue un rôle important).
Aujourd’hui la nourriture industrielle des porcs est souvent défectueuse.
Les charcuteries cuites sont exclues.
Le fois gras fait exception et est autorisé, ( enfin une bonne nouvelle) car la graisse d’oie est bonne.


Les oeufs

Comme les viandes l’œuf est nocif quand il est cuit , valable quand il est cru. Pratiquement seul le jaune sera gobé.

Les poissons

Le poisson cuit à la vapeur douce de préférence est acceptable. On préférera le poisson de mer au poisson d’eau douce, le poisson sauvage au poisson d’élevage (qu’il faut essayer d’éviter). On pourra avantageusement opter pour le poisson cru (mariné dans le citron)
Le poisson présente un avantage considérable sur la viande : ses protéines contiennent tous les acides aminés essentiels comme la viande (et contrairement aux protéines d’origine végétale) mais à la différence de la viande les graisses de poissons sont dans leur grande majorité insaturées. Ce qui est une différence majeure.

Les autres produits de la mer

Les coquillages, les crustacées, les mollusques sont permis même cuits. Les coquillages crus (huîtres, moules, palourdes sont même conseillés mais peuvent être une source de parasites.

Les Légumes et les fruits
Aucune restriction n’est à formuler à l’égard des légumes et des fruits. Une part importante sera accordée aux crudités. On recourra aussi à la cuisson à la vapeur douce.
La consommation de légumes (avec une part importante de crudités) et de fruits est à la base de du renforcement du système immunitaire à condition de respecter par ailleurs les apports nécessaire en acides gras insaturés et en protéines dans le cadre d’une alimentation hypocalorique équilibrée.

Les légumineuses

Les légumineuses sources de protéines végétales sont aussi recommandées.
Le soja et ses dérivés (lait de soja, tofu , yaourts de soja constituent d’excellents substituts du lait de vache et des yaourts classiques.
Aliments divers

Le miel et les pollens sont conseillés. Les graines germées particulièrement riches en diverses vitamines et sels minéraux présentent un très grand intérêt et peuvent être utilement rajoutées aux salades.

Lettre ouverte à mes médecins



1 décembre 2012

Je viens de passer la sixième cure du traitement chimio sous taxotère. C’est le moment du bilan avec l’oncologue avec une analyse du sang, et un scanner.
L’analyse sanguine fait ressortir que rien n’a évolué ou très modérément, le PSA est à 91.
Le scanner fait ressortir de nombreux « petits kystes spléniques » en terme clair des ganglions potentiellement métastasés (tous supérieurs à 1 cm) ainsi qu’un bombement de la prostate.
Il y a également une formation ostéocondensante sur la hanche gauche (peut être interprété comme une métastase osseuse)

A l’énumération de ces résultats, suite à la chimio, j’ai l’impression que les choses ne vont pas dans le bon sens et que la propagation du cancer va doucement, mais va sûrement gagner du terrain.

Je n’avais pas de métastases osseuses, j’en ai. J’avais des métastases sur les ganglions qui bloquent la lymphe, après le traitement des six cures j’en ai encore et régulièrement je ressens de faibles douleurs.
J’ai la jambe gauche en œdème avec douleurs à la cheville depuis plus de six mois, rien n’a évolué sur ce plan.

Votre diagnostique en 10 minutes de consultation est surprenant. Vous commencez par me dire que pour la jambe, je peux arrêter les séances de kiné, ça ne sert à rien puisqu’il n’y a pas de changement. D’ailleurs, il n’y en aura pas, votre jambe restera comme ça, vous ne retrouverez pas la mobilité que vous aviez, il faut faire avec.

Pour le reste, vous jugez l’évolution du PSA trop faible pour justifier d’autres cures de chimio, donc on arrête tout, et vous m’invitez à vous téléphonez si j’ai mal.

Je ne suis pas d’accord avec ce diagnostique, bien sûr que les choses ont bougé, au début du traitement de chimio le PSA était à 400, au bout de trois cures il était tombé à 110, c’est à ce moment qu’à ma demande j’ai changé d’équipe parce que la communication était inexistante. Votre jugement ne prend pas en compte l’historique de la maladie, vous ne comparez pas le dernier scanner avec l’ancien que j’ai déposé sur votre bureau, vous ne prenez en compte que le PSA du début de la quatrième cure pas celui d’origine.

Et je me retrouve à l’extérieur de l’hôpital avec mon cancer et plus de traitement. Je dois dire que j’ai un peu de mal à digérer la méthode, j’ai simplement une ordonnance pour un contrôle sanguin toutes les six semaines et un rendez vous de contrôle dans trois mois avec l’oncologue.

Je ne suis pas médecin, et votre décision est sûrement justifiée, je suis simplement le patient qui patiente avec son cancer qui va évidemment évoluer puisque les métastases sont toujours présentes et que rien est fait pour limiter leur progression.

Je ne comprends pas. Je suis passé d’un coup de la confiance à la peur.

La bête finira par ne plus résister



29 novembre 2012

La grosse journée est passée avec son lot d’examens et l’entretien avec l’Oncologue pour faire le point et définir la suite des réjouissances.

Je ne sais pas si je dois me réjouir ou m’inquiéter.

Après six cures de chimio, nous arrêtons la chimio pour la simple raison que le PSA est stable. Ne sautez pas au plafond à cette nouvelle, j’ai dis stable, pas normal. C’est là qu’est toute la différence. Si je remonte sur les grandes étapes de ce voyage, en janvier 2012, PSA 97, Déballage du grand Bazar avec biopsie, IRM, Scanner…
diagnostique du cancer avec métastases et mise en place du traitement hormonale.
C’est un peu dans le désordre, mais fallait lire avant pour vous documenter.
Six mois après constatation d’échec, je suis hormono-résistant, j’ai toujours été résistant et revêche, taux de PSA 430.
Après conciliabules des médecins, début août, première cure de chimio le taux de PSA est retombé à 198. Au bout de trois mois de prise en charge par une équipe de muets, je change d’équipe médicale pour Val d’Aurelle. Au début de cette prise en charge, le taux de PSA était de 104 il est donc décidé comme le taux baisse régulièrement de continuer la chimio encore pendant trois cures. Aujourd’hui après ces trois cures, le taux de PSA est à 91.

L’interprétation de l’oncologue est claire, il y a trois mois 104 et aujourd’hui 91, signifie que c’est stable, autrement dit, ça ne descend plus. Donc on arrête tout, plus de chimio, plus rien sauf des contrôles sanguins toutes les six semaines.
De toute façon, on ne sait jamais ce qu’il faut faire dans ce cas, dixit le toubib.

Ça va faire un an que je suis gravement atteint par ce cancer, après ces traitements, j’en suis au même point.
Début janvier, en dehors des seuils d’alerte qui étaient hors normes, je n’avais rien ; après être passé entre les mains de l’urologue et de sa biopsie, la situation c’est considérablement aggravée, ce qui a justifié la chimiothérapie avec toutes ses conséquences. Maintenant je suis revenu au même point qu’au départ, mais on ne fait plus rien, on attend patiemment que les choses s’aggravent pour agir dans l’urgence de nouveau, et comme ça de saut de puce en saut de puce, la bête finira par ne plus résister.

Le seul problème dans ce scénario, c’est que la bête, c’est moi.

J’allais oublier, la cerise sur le gâteau, mon œdème. De ce coté là, tout va bien pour la sécu, je vais contribuer modestement à baisser le déficit,  je n’ai plus besoin de séance de kiné.

Ben pourquoi, me direz vous, puisque tu es toujours embêté avec cette jambe qui reste très enflée, avec cette cheville qui n’a plus d’articulation, c’est complètement handicapant, tu ne peux même pas faire de sport, tu te prends les pieds partout, bordure de trottoir, escaliers…

Je n’ai plus besoin de kiné d’après l’oncologue, parce que ça ne sert à rien, ça ne change rien et de toute façon il faut bien que je m’y fasse puisque ça ne reviendra jamais, c’est mort, je suis condamné à garder ma jambe sous œdème à vie.

Vie de merde !

28 novembre 2012

Le titre ne prête pas à rire, mais à bien y réfléchir, ma situation n'est pas très joyeuse non plus.
Prenons les choses dans le désordre pour être plus explicite.

Sur le plan professionnel, ça ne pourrait pas être pire, je perds tous les marchés auxquels je postule. Je ne sais plus pourquoi je travaille.

Sur le plan des projets, je travaillais depuis des mois sur la création d'une association pour formaliser des valeurs auxquelles je crois et qui me sont très chères. Ça ne se fera pas, ou du moins pas dans des conditions optimales.

Sur le plan privé, personne n'a envie d'aller trop vite, nous sommes tous en attente d'informations sur l'évolution potentielle de la maladie avec un optimisme très modéré.

Hé ben nous y sommes, c'est demain le premier gros bilan, et je ne suis pas tranquille dans mes pantoufles.
Pour bien comprendre mon point de vue sur la situation, il faudrait imaginer ce que tous les malades du cancer vivent. Vous avez beau être très bien entouré et très bien soutenu, ça ne change rien, vous êtes seul avec votre maladie qui vous ronge de l’intérieur.  Ce n’est pas tant le corps qui souffre, c’est le mental qui subit.

Nous vivons en permanence, nuits et jours, avec une menace et des contraintes. Vous ne pouvez pas vous imaginer, comment nous nous comprenons à travers les échanges de regards dans la salle d'attente de chimio. Les informations de demain, sauf miracle, ne vont rien changer si ce n'est la posologie chimique des médicaments. Le cancer de la prostate ne se guérit pas, on peut le juguler, le limiter, l'empêcher au mieux de se propager, mais il est là et il restera une menace permanente.

Il est bientôt minuit, il me reste quelques heures à patienter pour vous en dire plus...

J’ai pris ma dose !



20 novembre 2012

Aujourd’hui, sixième cure de chimio avec le taxotère, cet élixir qui devrait anéantir mes métastases. Je dis qui devrait car nous en seront plus dans environ une semaine après un scanner de contrôle.

Pour le moment ce n’est que des constatations qui ne veulent pas dire grand-chose tant qu’on ne les rattache pas à ce fameux bilan.

Ma jambe gauche reste à son stade d’œdème, un stade de gonflement modéré qui n’alerte pas les toubibs mais qui me gène énormément dans ma mobilité. Essayez de vous déplacer avec une jambe complètement ankylosée, avec une cheville qui n’a plus sa flexibilité et qui vous joue des tours dans les escaliers ou devant les bordures de trottoir.

Le problème risque de perdurer. L’œdème est la conséquence d’un mauvais drainage lymphatique, qui lui est dû à un ganglion qui ne fait plus son boulot, ce dernier ne le faisant plus parce qu’il était atteint par les métastases, qui ont été attaquée par les cures de chimio, du coup, plus de métastases (du moins je l’espère) mais en même temps plus de ganglion fainéant. Un ganglion mort ne faisant pas plus qu’un ganglion malade, c’est un moteur de moins sur le circuit Lymphatique, et à la fin du compte un œdème qui s’installe durablement…

Les mots ne tuent pas



19 novembre 2012

Cancer, le mot qui tue ? C’est souvent la première réaction de mes interlocuteurs, quand je rencontre des connaissances qui n’étaient pas au courant de ma maladie et me voient avec ma belle Tête de Turc.
Mais qu’est ce qui t’arrive ?
Ben, comme tu vois, ce n’est pas un rhume, c’est un cancer.
Ho, merde, j’espère que tu vas t’en sortir.
Oui, merci, moi aussi ;+))

C’est la peur qui guide mes interlocuteurs à répondre de façon si instinctive. Tout le monde a peur d’avoir le cancer, toutes les personnes que vous croisez dans la rue savent qu’il y a une recrudescence de cancer depuis quelques années. L’information sur le cancer en général est très diffuse, dans l’esprit d’un grand nombre, la chimio est l’étape qui précède le décès, alors que coté malade, on sait que ce n’est pas du tout le cas.

Je ne vous fais pas un excès d’optimisme, je constate simplement que l’information de tout à chacun est minimale.

Pour ma part, les choses sont claires, j’ai un cancer, particulièrement agressif qui néanmoins peut se soigner. Je pourrai me prendre la tête, m’écrouler par terre, pleurer à longueur de journées, ça ne changerai rien. Donc, je ne modifierai rien à ma vie de tous les jours. Mon dynamisme me permet d’être plus fort contre la maladie, viendront sûrement des moments plus pénibles, comme ceux que j’ai déjà vécu depuis le début du traitement, mais la maladie ne prendra pas le dessus.
Je ne fais pas partie des spectateurs, je suis acteur, mon cancer est sur scène avec moi, nous nous donnons la réplique. Plus j’avance dans ce voyage, plus je perçois ses forces et ses déficiences. J’ai également des faiblesses qu’il peut utiliser mais à aucun moment je ne lui laisserai le champ libre sans répliquer.

Ça pourrait être pire, je pourrai attraper la grippe, Vous saviez que l’on peut mourir de la grippe ?

La schizophrénie du travail



14 novembre 2012

Je n’ai pas communiqué depuis une semaine pour cause d’intense réflexion pour trouver une solution à la perte de concentration qui depuis plus d’un mois pénalise gravement mon entreprise. Je crois avoir trouvé une piste qui n’est sûrement pas la plus confortable, mais qui m’a permis de constater une amélioration très sensible.

Depuis quelque temps pour limiter les coups de fatigue, je prenais un peu de recul par rapport à mon travail et de fait, quand je remontais à la surface, à l’identique d’un plongeur, j’étais obligé de respecter des paliers de décompression, faute de quoi j’étais un peu étourdi. Ces temps de recul ne m’ont pas apporté le repos que j’escomptais, l’angoisse de perdre la main sur mon travail m’empêchait de dormir.

Je suis un malade de la besogne, un intoxiqué du boulot, un schizophrène du travail, je ne peux pas m’en passer, c’est comme une crise de manque. Sans aucun doute, il faudra que je me soigne un jour, mais pour le moment la drogue est encore douce. Quand je garde le rythme habituel à travailler sur des dossiers à longueur de journée, je n’ai que très peu de perte de concentration et je retrouve assez facilement mes réflexes.

Travailler sur une multitude de projet me fait tenir. C’est en restant conscient de ma maladie tout en ne changeant rien à mon ordinaire que je vis le mieux ce voyage que je n’ai pas choisi.

Le prix de la douleur



7 novembre 2012

Le temps entre deux messages devient de plus en plus long et j’en suis désolé. Il y a une semaine j’ai eu ma cinquième injection et comme d’habitude rien n’a été comme auparavant. Avec l’équipe de Val d’Aurelle nous anticipons les réactions à la douleur en prenant avant, pendant et après l’injection une dose de corticoïde.

Les effets des corticoïdes sur l’état général sont très percutants. Je suis de nature un peu nerveuse voir légèrement irritable quand les choses ne vont pas dans mon sens. Là, ce n’est plus de l’irritabilité, c’est proche de la névrose. Quand je suis sous l’emprise de ces cachets, je ne contrôle plus mes nerfs, j’ai l’impression d’être branché sur le secteur en permanence, du coup, c’est mon entourage qui se prend la tempête en essayant de passer les vagues avec le moins de dommages possible.

La dernière fois que j’avais suivi ce traitement, j’avais ressenti une légère tension nerveuse que j’avais jugulé avec une suractivité débordante en attaquant les travaux de la cuisine mais au moins, les douleurs n’étaient plus pressantes. Cette fois avec le même traitement, les douleurs étaient estompées mais présentes avec en plus ce mal être nerveux.

Pour le reste de l’état général de la bête, je ne sais quoi dire, des douleurs diffuses réapparaissent au niveau des ganglions inguinaux qui sont sensés être un peu hors course après les séances de chimio. La jambe gauche est toujours gonflée, le manque de concentration toujours plus présent. Le moral est bon, l’ambiance à la maison y est pour beaucoup, nous n’avons pas perdu notre sens de l’humour et continuons à bien rire ensemble.

Tout est dit

30 octobre 2012

Retour de ma journée marathon de chimio.
Les conditions d'accueil sont au top, une minute après l'arrivée au centre Val d'Aurelle, on est pris en charge et on a tout le temps de confier ses maux au médecin. À la déclaration du problème persistant de mon lymphœdème malgré le traitement, la première réaction du médecin est de vérifier l'état de la jambe et de prescrire un Doppler de contrôle pour confirmer son analyse et me donner des explications concrètes sur mon état de santé. Là où le bas blesse (pas celui de contention) c'est la réponse à mes interrogations sur ma perte de mémoire "courte", celle qui me sert à gérer, mais quel est ce mot qui défini si bien mon problème, ha oui, concentration, cette fameuse capacité qui sert à analyser les dossiers et à rédiger une proposition qui m'a toujours permis de concrétiser des marchés.
Hé ben mon p´tit gars, il va falloir faire avec, c'est un problème bien connu chez tous les patients de chimio. Au bout d'un moment, tu fonds les plomb, mais c'est normal, ça fait le même effet à tout le monde, donc on fait avec et on ne propose pas de solutions...
Pour le reste du marathon, c'est presque deux heures de salle d'attente pour avoir une chambre ou une cabine pour l'injection, parce que là aussi il faut retomber dans la réalité, il y a une telle recrudescence de cancer qu'il faut savoir être "patient" dans tous les sens du terme.

Les non-dits

29 octobre 2012

Je reprends ce message posté hier à partir de mon téléphone suite à un coup de blues .Ce n'est plus un problème lié aux questions et aux réponses, la nouvelle équipe qui m'a pris en charge, répond très simplement à toutes mes requêtes.
C'est simplement une constatation des dégâts collatéraux. Je n'ai plus totalement ma capacité de concentration et ma réflexion de disponible. Je viens de passer une bonne minute à trouver le terme concentration pour utiliser le mot juste.
C'est sûrement une conséquence du traitement. Mais c'est aussi un poids de tous les instants.
Je voudrai me poser pour lire un peu, j'ai deux bouquins en cours, un polar et un essai socio-économique. Je n'arrive pas à me plonger dans la lecture plus de 2 minutes et suis obligé de reprendre quelques pages à chaque fois pour suivre le fil du récit.
Pour les dossiers à rédiger ou à consulter le problème est identique.
Dans la journée je vois l'équipe soignante pour ma chimio, avant l'injection il y a toujours un entretien avec le médecin pour bien évaluer l'avancé du traitement, le sujet du jour sans aucun doute sera de lancer une réflexion sur la possibilité de travailler sur cette concentration. Il est très frustrant de constater que la tête ne va pas à la même vitesse que le reste du corps.

Les longs silences



29 octobre 2012
Ne pensez pas que ces longs silences ou plus précisément le temps qui est de plus en plus long entre deux messages sont le signe d'abandon, de capitulation, de désespoir...
L’envie d’écrire est toujours intacte. C'est le manque d’inspiration et le temps que je consacre au travail et à la réfection de la cuisine qui mine la production d’écrits. L’écriture est un « travail » de longue haleine, il faut faire naître l’inspiration, travailler l’imaginaire, l’habiller des mots qui lui tiendront chaud. Il y a également le texte impulsif qui sort avec la colère et qui souvent surprend par sa justesse. Mais encore faut il maîtriser sa colère ou du moins avoir une colère, de ce côté-là, je suis dans une phase plutôt sereine et je ne m’en plein pas.
Donc merci à vous qui me lisez régulièrement et excusez ce calme littéraire, je devrai reprendre un rythme plus régulier d’ici une quinzaine.

Demain cinquième cure de chimio, avec ses contraintes et ses suites toujours imprévues.

Un petit voyage d'automne

24 octobre 2012

Dans la journée grâce à mon vrai, faux mi-temps, j'ai trouvé quelques grisets et quelques girolles.
Ce soir, au menu, fricassée de champignons, avec saucisses aux ceps et aligot pour être sûr de s'achever...

Suite de mon voyage à cloche pied



24 octobre 2012

En ce moment je passe mes journées à alterner des périodes de travail au bureau et des temps de bricolage dans la cuisine qui avance à cloche pied. La moitié du matériel étant en attente de livraison, je ne peux faire que la moitié du travail, donc si vous avez suivi, tout va prendre au minimum deux fois plus de temps que prévu.

Je suis un peu habitué à tirer sur le temps. Depuis le début de la maladie il a fallu que j’aménage mon temps en intercalant des moments de repos indispensable à la guérison, et des périodes consacrées à l’entreprise. Le travail n’a pas baissé pour autant, j’ai perdu énormément de marché, environ ¼ de mon chiffre d’affaire annuel, alors, je suis obligé de travailler plus pour essayer de gagner de nouvelles parts de marché. Travailler plus par nécessité en essayant de travailler moins par obligation, je ne vous donne pas tous les codes de ce dilemme mais c’est très, très chaud.

Après avoir eu tous les renseignements possibles sur l’éventuelle possibilité de me mettre en arrêt maladie, le compte est vite fait, ce n’est pas envisageable. Je ne vais pas vous faire la complainte du chef d’entreprise qui pleure parce qu’il cotise trop, mais quand même, force est de constater que le régime de cotisation des entrepreneurs est un des plus cher en même temps qu’il est celui qui couvre le plus mal les risques.

Je vais donc continuer à cloche pied, comme mon chantier, continuer à travailler pour ne pas perdre ce que j’ai monté. Plus j’avance dans le traitement, plus je suis fatigué, ma jambe gauche est toujours invalidante et ma capacité à me concentrer sur des dossiers est sérieusement diminuée. Mes collaborateurs, très complaisants, me font gentiment quelques remarques à ce sujet à la relecture de mes dossiers. Je leur en sais gré, sans cet appui, je passerai directement des dossiers pleins d’aberrations à mes prospects et ça n’arrangerai sûrement pas mes affaires au bout du compte.

Je viens de passer plusieurs minutes devant mon clavier pour vous rédiger ces quelques lignes, j’ai des douleurs dans la jambe, je ne peux pas resté assis trop longtemps, il va falloir s’allonger une petite demi-heure pour récupérer. C’est le rythme de mes journées qui devient habituel.

Tout est bon dans le maïs Monsanto



22 octobre 2012
Sources de l’article :
L’auteur : Jean-Yves Nau Journaliste et docteur en médecine, ancien instituteur, Jean-Yves Nau a été en charge de la rubrique médecine du Monde de 1980 à 2009. Il tient le blog Journalisme et santé publique sur le site de l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP).

Maïs OGM Monsanto, l'étrange affolement du gouvernement français

Une expérience contestée sur deux cents rongeurs de laboratoire affole le gouvernement français. Bruxelles dit s’inquiéter. De quoi, au juste, s’agit-il?

Au départ, c’est un article à paraître dans une revue très spécialisée du groupe Elsevier: Food and Chemical Toxicology. Un article de recherche en toxicologie animale comme il s’en publie des centaines chaque semaine. Celui-ci est intitulé «Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize». Il est signé d’une équipe dirigée par Gilles-Eric Séralini et Joël Spiroux de Vendômois (Criigen, université de Caen), deux spécialistes connus de longue date pour être opposés aux organismes végétaux génétiquement modifiés.

Les chercheurs y expliquent avoir nourri, durant deux années, deux cents rats (mâles et femelles) soit avec du maïs normal soit avec le maïs génétiquement modifié «R-tolerant NK603» de la multinationale américaine Monsanto; une manipulation destinée à rendre ce végétal résistant à l’herbicide Roundup. Le maïs OGM NK603 est autorisé à l'importation en France et en Europe, où il est notamment utilisé dans l'alimentation du bétail.

L’alimentation de ces rats comportait jusqu’à 11% de ce maïs. Ils ont aussi ajouté dans l’eau de boisson de ces rats le même herbicide à des taux équivalents à ceux qui sont autorisés (aux Etats-Unis notamment) là où il est permis de cultiver ce maïs et de le traiter contre les mauvaises herbes avec du Roundup. Tel qu’il est présenté, le bilan de ce travail est hautement inquiétant. Les rats nourris avec le maïs génétiquement modifié développent entre deux et trois fois plus de tumeurs que ceux qui ne le sont pas. Au 24e mois, entre 50 et 80% des «femelles OGM» sont touchées par des processus tumoraux mammaires contre 30% de leurs congénères non-OGM. Des lésions rénales et hépatiques ont d’autre part été observées lors des autopsies, de même que la biologie a montré l’existence de déséquilibres des hormones sexuelles.

«Après moins d’un an de menus différenciés au maïs OGM, c’était une hécatombe parmi nos rats dont je n’avais pas imaginé l’ampleur». Il tient le blog Journalisme et santé publique sur le site de l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). Ses articles

Nous avons testé pour vous

Alors pour être honnête, c'était bon mais fort.
Un dosage des épices plus raisonnable me parait indispensable, autrement si vous ne changer pas cet équilibre, vous pouvez mettre ce que vous voulez dans le plat, ça ne changera rien puisque seuls les épices vous parleront.

Dorade au curry et lait de coco



19 octobre 2012

Aller on se lâche avant même de refaire la cuisine

Préparation : 20 min

Cuisson : 30 min  
Ingrédients (pour 4 personnes) :
- 2 belles dorades
- 1 gros oignon rouge émincé
- 2 gousses d'ail émincées
- 1 poivron rouge coupé en lanières
- 1 poivron vert coupé en lanières
- 1 beau morceau de gingembre frais coupé en fins bâtonnets de 2 à 3 cm de long
- 3 tomates moyennes coupées en petits morceaux
- le jus d'un citron vert
- 1 boîte de lait de coco
- 1 cuillère à soupe d'huile d'olive
- 1 cuillère à café de curry
- 1 cuillère à café de curcuma
- 1 petite cuillère à café de piment séché broyé
- sel, poivre

Préparation :

Préparer le poisson, en ôtant la peau.
Le faire rapidement revenir, des deux côtés, dans une sauteuse dans l'huile d'olive, puis réserver.
Faire cuire l'oignon et l'ail émincés, ainsi que le gingembre, dans la sauteuse utilisée précédemment.
Ajouter les poivrons coupés en lanières, et faire cuire 10 min pour faire réduire.
Ajouter les tomates en morceaux, et faire cuire 5 min.
Ajouter le curry, le curcuma, le piment, sel et poivre. Mélanger.
Ajouter le jus du citron vert, puis le lait de coco. Mélanger.
Ajouter le poisson, et bien mélanger le tout.
Laisser cuire encore 10 min, en couvrant la sauteuse, à feu doux.
Servir chaud, avec un riz blanc.

 

Je vous tiens au courant des effets sur les testeurs dès demain.

Les alicaments



19 octobre 2012

Pour gérer au mieux la douleur liée à la chimio, je prends un jour avant et quelques jours après des anti-douleurs (Soluprède). La particularité de ce médicament est de me rendre hyperactif, c’est un peu comme si vous mettiez du kérosène dans votre réservoir.

Le bricolage étant une de mes passions,  je profite de ce tonus pour agencer au mieux la maison. Il y a un peu plus d’un mois nous avions refait du sol au plafond la chambre pour optimiser le temps de repos, maintenant nous allons attaquer la cuisine qui est le centre névralgique de notre maison et le lieu où nous nous soignons tous de nos maux, notre temple.

C’est par cette pièce que passent un grand nombre de bienfaits, du moins on essaye de bien les faire, pour notre plaisir tout en soignant notre équilibre et notre corps.

Je vous donnerai des nouvelles de ce chantier et de mes assistants qui me maudissent déjà avant même d’avoir mal au dos ou aux jambes après une journée à quatre pattes à décaper le sol…

Pour le moment, je vais plutôt vous parler des aliments qui contribuent à lutter contre la maladie. J’ai bien l’intention d’utiliser ma cuisine dans ce sens tout en me faisant plaisir. Certains aliments sont réputés comme des anti-cancers mais ont la particularité d’être, comment dire, pas très gustatif, pour rester dans un ton littéraire. D’autres ne demandent qu’à être accommodés pour le plaisir de vos papilles.

Les aliments fonctionnels, qu'on appelle aussi « alicaments », ont des effets bénéfiques sur la santé qui dépassent les propriétés nutritives de base. Les composantes bios actives qu'ils renferment favorisent la santé et le bien-être et contribueraient à réduire le risque de certaines maladies chroniques. Par exemple, le raisin renferme des polyphénols, des antioxydants naturels jouant un rôle dans la prévention du cancer. J’adore le raisin.

Le tableau ci-dessous présente des exemples de composantes qui auraient des effets bénéfiques sur la santé, ainsi que les aliments où on les trouve.

Composante Effet bénéfique Aliments qui en contiennent
Bêta-carotène Aide à prévenir les lésions cellulaires; peut réduire le risque de certains types de cancer. Patate douce, carotte, citrouille et cantaloup.
Lycopène Peut réduire le risque de cancer de la prostate, de maladie cardiaque et de dégénérescence maculaire (maladie oculaire grave). Tomate et produits dérivés (jus, sauce et salsa), melon d'eau et pamplemousse rouge ou rose.
Fibres insolubles Peuvent contribuer au maintien d'un tube digestif en santé et réduire le risque de certains types de cancer. Son de blé, son de maïs et pelures de fruits.
Bêta-glucane Peut réduire le taux de cholestérol et le risque de maladie cardiaque. Avoine, gruau, son d'avoine, orge et seigle.
Acides gras
oméga 3 (ALA)
Peuvent contribuer au maintien de la santé cardiaque, de la santé mentale et de la vision. Graine de lin, repas de graines de lin et noix de Grenoble.
Acides gras
oméga 3 (DHA et EPA)
Peut contribuer au maintien de la santé du cœur, des fonctions mentales et de la vision. Saumon, thon et huiles de poisson.
Anthocyane Peut contribuer au maintien des fonctions du cerveau. Bleuet, baie, cerise et raisin rouge.
Flavanol Peut contribuer au maintien de la santé cardiaque. Thé, cacao, chocolat, pommes et raisin.
Sélénium Prévient les lésions cellulaires et peut favoriser la santé du système immunitaire. Poisson, viande rouge, céréales, ail, foie et œuf.
Prébiotiques Peuvent améliorer la santé gastro-intestinale et favoriser l'absorption du calcium. Grains entiers, oignon, certains fruits, ail, poireau, aliments et boissons enrichis.
Source: plusquedesmedicaments.ca (encore nos amis canadiens, ils sont trop forts)
N’hésitez surtout pas à visiter ce site d’une grande richesse autour de ce sujet
 
Et en reprenant ce que j’ai cité dans un message de début septembre,



Les aliments protecteurs à privilégier
- Les aliments riches en lycopène, principalement les produits à base de tomate (tomate crue, cuite ou en sauce).
- Les alliacés (ail, oignon, ciboulette, échalote, poireau).
- Les produits du soja (tofu, lait de soja, etc.). Les isoflavones contenues dans le soja pourraient expliquer cet effet protecteur.
- Les sources de vitamines E (fruits secs, huiles végétales...).
- Les produits riches en sélénium (thon, sardine, blé complet, riz, brocolis, champignons...).
- Les noix du Brésil et autres fruits à coques riches en oméga-3, sélénium et vitamine E.
- Les fruits et les légumes bio.
- Le poisson : deux fois par semaine minimum.
- Le thé vert.
- Le curcuma (+ poivre noir).
- Les framboises
- Le jus de grenade semble prévenir ou ralentir le développement du cancer de la prostate.
Pour ce dernier, c’est sans moi, j’ai testé pour vous, et franchement faut être volontaire pour avaler ça. Mais ce blog a vocation à informer donc il est dans la liste, vous en faites ce que vous voulez.

Voila pour la liste des courses, la prochaine étape, les recettes.