L’emprise psychique de la maladie



8 août 2013

Depuis l’annonce de mon cancer de la prostate métastatique, je sais que ma vie sera beaucoup plus courte que ce que j’aurai pu espérer. Sans relâche, j’essaye de faire parler ces toubibs pour en savoir plus. Je n’ai pas d’autres moyens que mes simples questions et le sachant très bien ils ne répondent jamais.

N’allez pas vous mettre en tête qu’à cause de mes problèmes de santé j’ai sombré dans une analyse morbide, ce n’est pas du tout le cas. Je ne parle pas de la mort pour l’ambiance ou pour l’apitoiement, je ne parle que de délai pour me permettre de gérer ma vie au mieux et préparer l’avenir pour ceux qui restent.

Je veux simplement profiter de la vie et ne pas me mettre en danger sur des précipitations de décisions ou l’inverse.

Bien sûr, il n’y a pas qu’une cause matérielle dans cette requête et je dois l’avouer, j’ai besoin d’anticiper mon propre deuil. J’ai pris conscience de ce fait en lisant « vivre auprès d’un proche très malade » de Christophe Fauré. Ce livre s’adresse beaucoup plus aux accompagnants qu’aux malades, mais l’analyse est très fine et très pertinente.

Le fait d’accepter la proximité de la fin (deuil anticipé) ne contredit pas la volonté de se battre contre la maladie. Je me battrai jusqu’au bout mais je reste conscient que la fin arrivera trop vite.

La vie continue, et j’ai besoin de me plonger dans cette espace de vie et de profiter de mes proches sans retenu d’aucun. La joie de vivre pleinement des moments partagés ne peut être profitable à tous qu’à partir du moment que l’autre face des sentiments est également réfléchie et acceptée.

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