26 février 2016
Je passe mes nuits en pointillé et, quand je ne m’écroule pas terrassé par la fatigue en début de matinée, je me lève, prends mon café, regarde par la baie vitrée le jardin qui sort de l’hiver et compte les premières minutes qui s’égrènent.
Je n’ai plus la perception du temps et ne sais même pas quel jour nous sommes. Depuis que je ne peux plus travailler j’ai perdu cette notion. Je ne sais plus précisément ce que j’attends. J’ai eu une réponse épistolaire de Gustave Roussy qui a validé mon dossier, mais il faut que je patiente.
Je vais peut-être bénéficier d’un protocole d’essai clinique, mais avant ça il faut compléter les examens. Je vais devoir subir une nouvelle biopsie de la tumeur afin d’obtenir le portrait moléculaire de ce cancer. En quelque sorte je vais connaitre le portrait-robot de mon passager clandestin, et pouvoir lui donner un surnom.
Pour effectuer ces examens qui ne sont pas des plus courants, il faut rentrer en contact avec un laboratoire équipé et performant, mais voilà, nous sommes en période de congés et une bonne moitié du personnel est absent aussi bien sur les équipes de Montpellier que celles de Villejuif.
Alors, tant que ce rendez-vous ne peut pas être programmé, je dois patienter.
Aujourd’hui pour gagner un peu de ce temps si long, j’ai effectué un bilan sanguin complet. Le PSA est passé à 160. Je gagne en moyenne 50 points de PSA par mois. En cette période de disette, avoir une augmentation conséquente tous les mois devrait me satisfaire, et pourtant…
Il faut croire que je suis mauvais joueur.
Tout y passe pour rendre ce temps moins obsédant. Trois livres en 1 semaine, sans compter les films et un peu de modélisme. Du temps en cuisine, le déménagement du grenier ; même le chien a eu droit à trois champoings de suite. Je crois que je ne vais pas réussir à le faire briller plus que ça.
Malgré toutes ces occupations, les journées restent figées et le calendrier n’avance pas plus vite.
Le cancer est une maladie qui vous ronge bien plus loin que votre corps et votre esprit, ça fige le temps et vous empêche de prévoir quoi que ce soit. Votre activité, détruite, vos voyages, annulés, vos envies contrariés, votre vie de couple bousculée…
Le chantage à la vie vous oblige à plier, à montrer votre "courage" et à PATIENTER.
"Allez, bon courage" parce que ce ne serait pas correct de dire bonne chance.
Carnet de bord d'un voyage que je n'ai pas choisi avec un cancer de la prostate. J’ai 53 ans, pas de gènes urinaires, pas de douleurs, pas d’antécédents familiaux, pas de symptômes de fatigue, pas de perte de poids. Sur les conseils de mon médecin traitant je fais un examen sanguin. Résultat, cancer de la prostate métastasé... Début du voyage avec mon cancer le 25 janvier 2012.
bonjour JM
RépondreSupprimerje suis content pour vous que l IGR est réagit c est une machine pragmatique ( analysez vous saurez ) la biopsie permet de gérer au mieux le type de chimio ( ou autre traitement ) c est pour moi une bonne nouvelle qu il faut maintenant amener a son terme
nous sommes très seul face a ce qui nous dépassent mais il ne faut rien lâcher
pour info j étais a 3600 en PSA ! il y a 7 ans (même s il ne faut transposer un cas sur un autre)
je vous souhaite le meilleur ne perdez espoir
mon offre tient toujours même si j ai bien imprimer que vous avez des amis d infortune sur paris
courage