29 décembre 2015
Rencontre parrainage chercheurs 2015 : conférence du Pr Karim Fizazi from Gustave Roussy on Vimeo.
Carnet de bord d'un voyage que je n'ai pas choisi avec un cancer de la prostate. J’ai 53 ans, pas de gènes urinaires, pas de douleurs, pas d’antécédents familiaux, pas de symptômes de fatigue, pas de perte de poids. Sur les conseils de mon médecin traitant je fais un examen sanguin. Résultat, cancer de la prostate métastasé... Début du voyage avec mon cancer le 25 janvier 2012.
6 mois de torture pour presque rien
29 décembre 2015
2015 a été une vraie année de merde. Le cancer a emporté deux compagnons de douleurs dont un ami proche. La douleur est encore là. Pour ma part ça a été 6 mois de chimio pour à la fin du compte conserver un PSA bien trop haut pour crier victoire. Après un peu plus de 2 mois de pause thérapeutique suite à cette chimio, je viens de faire un nouveau test pour évaluer la réaction de ce voyageur clandestin. Le couperet est tombé aujourd’hui.
Visiblement je n’ai toujours pas les commandes du navire, le PSA a doublé et se situe aux alentours de 60. Ma prochaine visite chez l’onco va de nouveau être une programmation d’un traitement de plus. Comme pour le moment j’ai un peu fait le tour de leur pharmacie, je vais surement prendre de nouveau Xtandi qui semble aujourd’hui la solution la plus efficace pour stabiliser la progression du cancer suite à la chimio. Avec ce traitement ou un autre, c’est toute la cohorte des effets secondaires que je ne rate jamais qui va me ruiner mon quotidien. Je suis fatigué de ces traitements qui s’enchainent les uns derrière les autres sans jamais me donner de répits.
Ces derniers temps j’étais au mieux de ma forme physique ; j’ai même repris le bricolage intense en me lançant dans le gros œuvre pour améliorer le confort. Il faut croire qu’il y a une grosse marge entre le ressenti et la dure réalité de ce foutu cancer. La maladie est sournoise. Saloperie de cancer. Je vais continuer à lutter et à profiter de tous les instants.
Bonne année 2016 à tous, profitez de la vie, riez plus qu'il ne faut, que cette nouvelle année soit remplie de joies, de petits bonheurs éternels, pour vous et pour tous vos proches.
2015 a été une vraie année de merde. Le cancer a emporté deux compagnons de douleurs dont un ami proche. La douleur est encore là. Pour ma part ça a été 6 mois de chimio pour à la fin du compte conserver un PSA bien trop haut pour crier victoire. Après un peu plus de 2 mois de pause thérapeutique suite à cette chimio, je viens de faire un nouveau test pour évaluer la réaction de ce voyageur clandestin. Le couperet est tombé aujourd’hui.
Visiblement je n’ai toujours pas les commandes du navire, le PSA a doublé et se situe aux alentours de 60. Ma prochaine visite chez l’onco va de nouveau être une programmation d’un traitement de plus. Comme pour le moment j’ai un peu fait le tour de leur pharmacie, je vais surement prendre de nouveau Xtandi qui semble aujourd’hui la solution la plus efficace pour stabiliser la progression du cancer suite à la chimio. Avec ce traitement ou un autre, c’est toute la cohorte des effets secondaires que je ne rate jamais qui va me ruiner mon quotidien. Je suis fatigué de ces traitements qui s’enchainent les uns derrière les autres sans jamais me donner de répits.
Ces derniers temps j’étais au mieux de ma forme physique ; j’ai même repris le bricolage intense en me lançant dans le gros œuvre pour améliorer le confort. Il faut croire qu’il y a une grosse marge entre le ressenti et la dure réalité de ce foutu cancer. La maladie est sournoise. Saloperie de cancer. Je vais continuer à lutter et à profiter de tous les instants.
Bonne année 2016 à tous, profitez de la vie, riez plus qu'il ne faut, que cette nouvelle année soit remplie de joies, de petits bonheurs éternels, pour vous et pour tous vos proches.
Hommage à toutes les infirmières du monde
21 décembre 2015
Ma femme fait une sieste. Dans une heure elle se réveillera, mettra sa blouse et sera prête pour aller travailler.
Les outils et les objets dont elle a besoin pour effectuer son travail seront vérifiés minutieusement, ses cheveux et son maquillage se fera rapidement. Elle va se plaindre qu'elle est affreuse. Je vais être en désaccord, avec insistance, et prendre avec elle une tasse de café.
Elle sera assise sur le canapé et va essayer de boire tout en jouant joyeusement avec notre fils.
Elle me parlera très peu; se raidissant en silence pour le changement à venir. Elle pense que je ne le remarque pas.
Elle va embrasser notre enfant, m’embrasser moi et partir pour aller prendre soin de gens qui vivent le pire jour de leur vie. Accidents de voiture, blessures par balles, explosions, brûlures et fractures – experts, pauvres, prêtres, toxicomanes ou prostituées- peu importe qui vous êtes et ce qui vous est arrivé. Elle prendra soin de vous.
Elle reviendra à la maison 14h plus tard et enlèvera ses chaussures qui ont marché sur du sang, de la bile, des larmes et le feu et les laissera dehors. Parfois elle ne voudra pas en parler. Parfois elle sera impatiente d’en parler. Parfois elle rira jusqu’à pleurer, et parfois elle ne fera que pleurer- mais indépendamment de cela, elle sera prête pour y retourner.
Ma femme est une infirmière. Ma femme est un héros.
Si Facebook est parfois rempli de commentaires de haine et de violence, il est aussi, et heureusement, un lieu virtuel propice aux déclarations d’amour et de gratitude. En témoigne ce post d’un Américain d’Alabama, Bobby Wesson, qui a publié une photo de son épouse infirmière endormie, accompagné d’un beau message d’amour et de soutien.
Ma femme fait une sieste. Dans une heure elle se réveillera, mettra sa blouse et sera prête pour aller travailler.
Les outils et les objets dont elle a besoin pour effectuer son travail seront vérifiés minutieusement, ses cheveux et son maquillage se fera rapidement. Elle va se plaindre qu'elle est affreuse. Je vais être en désaccord, avec insistance, et prendre avec elle une tasse de café.
Elle sera assise sur le canapé et va essayer de boire tout en jouant joyeusement avec notre fils.
Elle me parlera très peu; se raidissant en silence pour le changement à venir. Elle pense que je ne le remarque pas.
Elle va embrasser notre enfant, m’embrasser moi et partir pour aller prendre soin de gens qui vivent le pire jour de leur vie. Accidents de voiture, blessures par balles, explosions, brûlures et fractures – experts, pauvres, prêtres, toxicomanes ou prostituées- peu importe qui vous êtes et ce qui vous est arrivé. Elle prendra soin de vous.
Elle reviendra à la maison 14h plus tard et enlèvera ses chaussures qui ont marché sur du sang, de la bile, des larmes et le feu et les laissera dehors. Parfois elle ne voudra pas en parler. Parfois elle sera impatiente d’en parler. Parfois elle rira jusqu’à pleurer, et parfois elle ne fera que pleurer- mais indépendamment de cela, elle sera prête pour y retourner.
Ma femme est une infirmière. Ma femme est un héros.
Si Facebook est parfois rempli de commentaires de haine et de violence, il est aussi, et heureusement, un lieu virtuel propice aux déclarations d’amour et de gratitude. En témoigne ce post d’un Américain d’Alabama, Bobby Wesson, qui a publié une photo de son épouse infirmière endormie, accompagné d’un beau message d’amour et de soutien.
Septicémie, un mal qui persiste dans les hôpitaux.
18 décembre 2015
Ce message est la conséquence d’un trop vécu en si peu de temps. Début décembre, j’ai retrouvé mes amis pour un dernier adieu à l’un des nôtres (ref : mon dernier message). Jean-Claude est parti suite à une septicémie causée par trois éventrations consécutives, elles-mêmes provoquées par des séances de rayons un peu trop violentes. La chimio avait eu raison de son cancer mais les toubibs ont voulu jouer la sécurité et voilà le résultat.
Une correspondante du blog vient de me communiquer un message au sujet de son époux : « Il est mort parce que les hôpitaux sont surchargés et n'ont plus les moyens de soigner. Il n'y a plus de place pour les plus gravement atteints et dans les hôpitaux, on n'a plus le droit qu'à 30 secondes d'infirmière le matin et la même chose le soir ... Il est mort car on l'a laissé se faire envahir par la septicémie ». Ils luttaient ensemble depuis 7 ans contre ce foutu cancer de la prostate.
Un patient touché par une septicémie reste en moyenne 10 jours de plus à l'hôpital et son traitement coûte bien plus cher qu’une hospitalisation de routine (la moyenne pour 5 jours d’hospitalisation, est l’équivalent d’un smic ou d’un jour de jeton de présence d’un député).
La septicémie apparaît suite à une primo-infection non ou mal soignée. Des bactéries se déchargent régulièrement dans le sang à partir d’un foyer infectieux, qui peut être au niveau dentaire, veineux, utérin, urinaire, cardiaque, pulmonaire…
Une personne atteinte d’un cancer qui a subi une chimio est en déficience immunitaire, le manque de prise en charge en cellule d’isolement peut amener à des situations irréversibles. J’ai vécu cette situation de baisse immunitaire grave, lors de cet événement, au cours d’un week-end un peu long, le service de garde a refusé de me prendre ne charge en cellule d’isolement en me conseillant de me cloitrer chez moi et de ne recevoir personne.
Les modes de vies et de consommations sur les dernières années avec les négligences sanitaires sur les pesticides et autres chimies vont augmenter le nombre des cancers d’une façon exponentielle. Dans le même temps nos décideurs par soucis d’économies vont continuer à diminuer les budgets en demandant encore plus au personnel médical. La privatisation d’une partie des hospitalisations ne va faire qu’accroitre la recherche de rentabilité.
C’est vous, malades et accompagnants qui pouvez faire bouger ces dinosaures de l’administration. A chaque visite, chaque soin, faites entendre votre désapprobation, échangez dans les salles d’attente avec d’autres malades et accompagnants sur ce problème.
Le droit à la santé comprend l’accès, en temps utile, à des soins de santé acceptables, d’une qualité satisfaisante et d’un coût abordable.
Ce message est la conséquence d’un trop vécu en si peu de temps. Début décembre, j’ai retrouvé mes amis pour un dernier adieu à l’un des nôtres (ref : mon dernier message). Jean-Claude est parti suite à une septicémie causée par trois éventrations consécutives, elles-mêmes provoquées par des séances de rayons un peu trop violentes. La chimio avait eu raison de son cancer mais les toubibs ont voulu jouer la sécurité et voilà le résultat.
Une correspondante du blog vient de me communiquer un message au sujet de son époux : « Il est mort parce que les hôpitaux sont surchargés et n'ont plus les moyens de soigner. Il n'y a plus de place pour les plus gravement atteints et dans les hôpitaux, on n'a plus le droit qu'à 30 secondes d'infirmière le matin et la même chose le soir ... Il est mort car on l'a laissé se faire envahir par la septicémie ». Ils luttaient ensemble depuis 7 ans contre ce foutu cancer de la prostate.
Un patient touché par une septicémie reste en moyenne 10 jours de plus à l'hôpital et son traitement coûte bien plus cher qu’une hospitalisation de routine (la moyenne pour 5 jours d’hospitalisation, est l’équivalent d’un smic ou d’un jour de jeton de présence d’un député).
La septicémie apparaît suite à une primo-infection non ou mal soignée. Des bactéries se déchargent régulièrement dans le sang à partir d’un foyer infectieux, qui peut être au niveau dentaire, veineux, utérin, urinaire, cardiaque, pulmonaire…
Une personne atteinte d’un cancer qui a subi une chimio est en déficience immunitaire, le manque de prise en charge en cellule d’isolement peut amener à des situations irréversibles. J’ai vécu cette situation de baisse immunitaire grave, lors de cet événement, au cours d’un week-end un peu long, le service de garde a refusé de me prendre ne charge en cellule d’isolement en me conseillant de me cloitrer chez moi et de ne recevoir personne.
Les modes de vies et de consommations sur les dernières années avec les négligences sanitaires sur les pesticides et autres chimies vont augmenter le nombre des cancers d’une façon exponentielle. Dans le même temps nos décideurs par soucis d’économies vont continuer à diminuer les budgets en demandant encore plus au personnel médical. La privatisation d’une partie des hospitalisations ne va faire qu’accroitre la recherche de rentabilité.
C’est vous, malades et accompagnants qui pouvez faire bouger ces dinosaures de l’administration. A chaque visite, chaque soin, faites entendre votre désapprobation, échangez dans les salles d’attente avec d’autres malades et accompagnants sur ce problème.
Le droit à la santé comprend l’accès, en temps utile, à des soins de santé acceptables, d’une qualité satisfaisante et d’un coût abordable.
Il n’est pas mort de son cancer.
3 décembre 2015
Notre dernière rencontre s’est passée avec un échange visuel via Internet lors de mon escapade chez mes amis « Bretons ». Ce jour-là, j’ai découvert le visage de Jean-Claude cheveux grisonnants et clairsemés, peut-être 10 ans après l’avoir croisé à l’enterrement d’un être cher.
Nous avons discuté de nos cancers respectifs et plein d’optimisme avons décidé de nous revoir après nos thérapies.
Sa chimio passée, l’oncologue lui avait annoncé sa guérison, mais d’autres traitements ont eu raison de sa résistance et maintenant il ne reste que les souvenirs, les larmes, la douleur et la peur.
Nous avions en commun notre envie d’une société de partage et de tolérance, le blues et l’opéra, le plaisir des bonnes tables bien arrosées, les vacances et voyages que j’envisageai de réactiver après ces foutus traitements.
J’ai tant de souvenirs de rires et de joies avec lui au sein de notre groupe de joyeux drilles.
Alors voilà, il y a une étoile de plus dans mon ciel déjà si lumineux, la nuit n’est jamais complètement noire.
Demain, une dernière cérémonie tous ensemble pour Jean-Claude.
Cette saloperie de cancer qui gagne presque toujours à la fin...
Notre dernière rencontre s’est passée avec un échange visuel via Internet lors de mon escapade chez mes amis « Bretons ». Ce jour-là, j’ai découvert le visage de Jean-Claude cheveux grisonnants et clairsemés, peut-être 10 ans après l’avoir croisé à l’enterrement d’un être cher.
Nous avons discuté de nos cancers respectifs et plein d’optimisme avons décidé de nous revoir après nos thérapies.
Sa chimio passée, l’oncologue lui avait annoncé sa guérison, mais d’autres traitements ont eu raison de sa résistance et maintenant il ne reste que les souvenirs, les larmes, la douleur et la peur.
Nous avions en commun notre envie d’une société de partage et de tolérance, le blues et l’opéra, le plaisir des bonnes tables bien arrosées, les vacances et voyages que j’envisageai de réactiver après ces foutus traitements.
J’ai tant de souvenirs de rires et de joies avec lui au sein de notre groupe de joyeux drilles.
Alors voilà, il y a une étoile de plus dans mon ciel déjà si lumineux, la nuit n’est jamais complètement noire.
Demain, une dernière cérémonie tous ensemble pour Jean-Claude.
Cette saloperie de cancer qui gagne presque toujours à la fin...
La schizophrénie du Cancer
11 Novembre 2015
Nous sommes le 11 novembre, il fait 25 degrés. Tout est normal. A quelques choses près, nous sommes à la veille de la COP 21, le congrès international pour la sauvegarde de la planète et nos politiques ergotent sur 2 ou 3 degrés à inscrire sur leurs objectifs. Personne de haut placé ne va mettre en doute les grandes firmes comme Novartis ou Monsanto et bien d'autres encore. Personne dans ces oligarques ne prendra le risque de revenir sur les principes du capitalisme qui sont de produire toujours plus, au risque de façonner du poison alimentaire. Personne dans ces élus du peuple ne dira qu'il vaut mieux éviter de boire de l'eau du robinet et que celle qui est dans les bouteilles plastiques n'est pas mieux. Personne, même au cœur du système médiatique ne prendra le risque d'affoler la population en expliquant que dans quelques années le nombre de cancer sera multiplié par 30.
Tout est normal, tout va bien. Les labos qui produisent les traitements palliatifs pour nos cancers n'ont jamais eu autant de perspectives de rentabilité. Comble de l'ironie, des sociétés comme Novartis produisent à la fois des pesticides et des médicaments contre le cancer.
Après les substances qui nous ont développé nos cancers, nous ingurgitons d'autres produits qui vont nous prolonger la vie de quelques mois ou de quelques années. Une période où le malade, quel qu'il soit va muter au rythme des effets secondaires.
Au-delà des transformations physiques, des douleurs, des nausées et des insomnies, des pertes d'autonomie, l'effet le plus intrusif est sans aucun doute le changement d'humeur. J'ai longuement discuté avec d'autres malades et avec un grand nombre d'accompagnants et tous sans exception confirme ce bouleversement de la personnalité du malade. Certes, les cancéreux savent en général que leurs avenir est plus qu'incertain et ce fait peut jouer sur le moral au point de modifier considérablement le comportement de chacun, mais ces changements dépassent de loin ces états d'âmes.
Il faut bien comprendre que les personnes atteintes par un cancer subissent ces chambardements sans pouvoir intervenir. Neuf patients sur dix ne sont pas ou mal accompagnés sur le plan psychique. Le cancer est avant tout un dérèglement des cellules qui va bouleverser toute la chaine immunitaire. La personne concernée va le plus souvent monopoliser toute ses forces pour lutter contre cet intrus. Il est très difficile d'imaginer la résistance qu'il faut mobiliser pour capter ces ressources au plus profond de son être tant qu'on n'y a pas été confronté. C'est surement là d'ailleurs que nait ce problème de déficit de la communication et d'ouverture d'esprit quelque peu désorganisé.
Comme tous malades, je ressens cet impact sur mon humeur et ma façon de penser. Je ne vous parle pas là de mon analyse des priorités qui bien entendu ne sont plus les mêmes. Je vous expose le ressenti d'un profond changement de la personnalité qui progressivement bouscule mon quotidien, comme un dédoublement de la personnalité, une forme de schizophrénie ou l'un de mes personnages serait en conflit permanent avec le reste du monde. J'ai beau ne plus avoir les mêmes priorités, j'ai un mal fou à prendre des décisions. Mes réactions entrainent de l'incompréhension de mon entourage et provoque des crises où chacun va se cloitrer dans son univers.
Mon oncologue commence tout le temps chacune de nos rencontres par : " Comment allez-vous Monsieur... ". Mais à qui s'adresse-t-il ?
Les dommages créés par ce changement de comportement ne s'arrêtent pas là. Je vous exposais il y a quelque temps mon impératif de vivre avec un objectif, de vivre avec le futur en faisant abstraction du présent. Ce besoin de faire des projets et de les mener à bout. Quand l'un de mes esprits part dans ce sens, je ne suis plus malade. Je suis comme tout un chacun avec des projets concrets et ne focalise plus mes forces sur cette lutte inégale. Une certaine forme de résilience qui me donne des ailes. Depuis un mois je suis en pose thérapeutique pour un trimestre suite à la chimio et ce délai sans traitement particulier accentue ce sentiment de liberté ; pour autant j'ai du mal à franchir le pas et à faire un choix. Je voudrais changer radicalement d'atmosphère, changer de maison, changer de région. C'est également un impératif économique qui au travers d'une transaction maitrisée me permettrait de mettre ma famille à l'abri du besoin et de m'assurer " mes vieux jours ". On ne peut pas mieux choisir pour construire un avenir, ça dépasse très largement les symboles.
Mon autre moi ne perd pas de vue l'avis de mon oncologue qui lors de ma dernière question existentielle n'était pas prêt à parier sur ma tête à 5 ans.
Nous sommes le 11 novembre, il fait 25 degrés. Tout est normal. A quelques choses près, nous sommes à la veille de la COP 21, le congrès international pour la sauvegarde de la planète et nos politiques ergotent sur 2 ou 3 degrés à inscrire sur leurs objectifs. Personne de haut placé ne va mettre en doute les grandes firmes comme Novartis ou Monsanto et bien d'autres encore. Personne dans ces oligarques ne prendra le risque de revenir sur les principes du capitalisme qui sont de produire toujours plus, au risque de façonner du poison alimentaire. Personne dans ces élus du peuple ne dira qu'il vaut mieux éviter de boire de l'eau du robinet et que celle qui est dans les bouteilles plastiques n'est pas mieux. Personne, même au cœur du système médiatique ne prendra le risque d'affoler la population en expliquant que dans quelques années le nombre de cancer sera multiplié par 30.
Tout est normal, tout va bien. Les labos qui produisent les traitements palliatifs pour nos cancers n'ont jamais eu autant de perspectives de rentabilité. Comble de l'ironie, des sociétés comme Novartis produisent à la fois des pesticides et des médicaments contre le cancer.
Après les substances qui nous ont développé nos cancers, nous ingurgitons d'autres produits qui vont nous prolonger la vie de quelques mois ou de quelques années. Une période où le malade, quel qu'il soit va muter au rythme des effets secondaires.
Au-delà des transformations physiques, des douleurs, des nausées et des insomnies, des pertes d'autonomie, l'effet le plus intrusif est sans aucun doute le changement d'humeur. J'ai longuement discuté avec d'autres malades et avec un grand nombre d'accompagnants et tous sans exception confirme ce bouleversement de la personnalité du malade. Certes, les cancéreux savent en général que leurs avenir est plus qu'incertain et ce fait peut jouer sur le moral au point de modifier considérablement le comportement de chacun, mais ces changements dépassent de loin ces états d'âmes.
Il faut bien comprendre que les personnes atteintes par un cancer subissent ces chambardements sans pouvoir intervenir. Neuf patients sur dix ne sont pas ou mal accompagnés sur le plan psychique. Le cancer est avant tout un dérèglement des cellules qui va bouleverser toute la chaine immunitaire. La personne concernée va le plus souvent monopoliser toute ses forces pour lutter contre cet intrus. Il est très difficile d'imaginer la résistance qu'il faut mobiliser pour capter ces ressources au plus profond de son être tant qu'on n'y a pas été confronté. C'est surement là d'ailleurs que nait ce problème de déficit de la communication et d'ouverture d'esprit quelque peu désorganisé.
Comme tous malades, je ressens cet impact sur mon humeur et ma façon de penser. Je ne vous parle pas là de mon analyse des priorités qui bien entendu ne sont plus les mêmes. Je vous expose le ressenti d'un profond changement de la personnalité qui progressivement bouscule mon quotidien, comme un dédoublement de la personnalité, une forme de schizophrénie ou l'un de mes personnages serait en conflit permanent avec le reste du monde. J'ai beau ne plus avoir les mêmes priorités, j'ai un mal fou à prendre des décisions. Mes réactions entrainent de l'incompréhension de mon entourage et provoque des crises où chacun va se cloitrer dans son univers.
Mon oncologue commence tout le temps chacune de nos rencontres par : " Comment allez-vous Monsieur... ". Mais à qui s'adresse-t-il ?
Les dommages créés par ce changement de comportement ne s'arrêtent pas là. Je vous exposais il y a quelque temps mon impératif de vivre avec un objectif, de vivre avec le futur en faisant abstraction du présent. Ce besoin de faire des projets et de les mener à bout. Quand l'un de mes esprits part dans ce sens, je ne suis plus malade. Je suis comme tout un chacun avec des projets concrets et ne focalise plus mes forces sur cette lutte inégale. Une certaine forme de résilience qui me donne des ailes. Depuis un mois je suis en pose thérapeutique pour un trimestre suite à la chimio et ce délai sans traitement particulier accentue ce sentiment de liberté ; pour autant j'ai du mal à franchir le pas et à faire un choix. Je voudrais changer radicalement d'atmosphère, changer de maison, changer de région. C'est également un impératif économique qui au travers d'une transaction maitrisée me permettrait de mettre ma famille à l'abri du besoin et de m'assurer " mes vieux jours ". On ne peut pas mieux choisir pour construire un avenir, ça dépasse très largement les symboles.
Mon autre moi ne perd pas de vue l'avis de mon oncologue qui lors de ma dernière question existentielle n'était pas prêt à parier sur ma tête à 5 ans.
Le club des vivants
28 octobre 2015
Trop de mes lecteurs sont des malades ou des accompagnants rongés par la peur et tétanisés par la fin qu’ils croient proche.
En m’appuyant sur les écrits de David Servan-Schreiber je vais essayer de vous inciter à adopter une attitude positive qui devrait vous permettre de lutter plus efficacement contre ce cancer.
David Servan-Schreiber était chercheur en neurosciences. A l’âge de 31 ans on lui découvre une tumeur au cerveau. Il a vécu avec son cancer pendant 20 ans, défiant tous les pronostics médicaux. Il est l’auteur de « Guérir », de « Anticancer » et de « On peut se dire au revoir plusieurs fois ». Bien entendu, je vous recommande très chaudement ces lectures et particulièrement le dernier, qui m’a également été conseillé par Michèle ma Suissesse préférée (Bizz). Vous n'en serez que plus motivé pour lire les premiers.
La lecture de cet ouvrage m’a profondément bousculé et c'est tout naturellement que j'ai eu envie de vous transmettre cette rage de vivre qui m’anime et que je partage avec d’autres malades, Marc, Jean-Pierre, Roger, Patrice, Roland, Christian, Jean-Michel… Le club des vivants, ils se reconnaitront, je les embrasse.
Tous, se projettent vers l’avenir avec optimisme, même si parfois ils traversent des moments de doute, quelques passages à vide.
Je partage une part de l’expérience de David Servan-Schreiber dans le sens où je ne me suis jamais senti aussi vivant que depuis que ma mort prochaine m’est été annoncée il y a déjà trois ans. Bien sûr, il a fallu passer par des étapes, et lors du pronostic, je n’étais pas très fier. Dans ces moments, l’aspect affectif est primordial, le malade se sent seul, plus la maladie prend le dessus, plus l’isolement risque de s’installer. J’ai la chance d’avoir un entourage de proches, famille et amis qui donnent envie de vivre.
Passé le cap de la brutalité du diagnostic, j’ai procédé par étape pour mettre en place un art de vivre qui rompait avec mon quotidien. J’étais une bête de travail, j’ai fini par vendre mon entreprise, ce qui a surement été ma plus grande douleur. J’étais un hyper actif, je suis devenu plus sage et plus contemplatif. Je me suis même surpris en train de discuter avec mes cellules. N’allez pas y voir un début de sénilité, je considère simplement mon cancer comme une personne à part entière, qui n’est certes pas des plus cohérent avec la gestion de mes cellules, mais qui fait partie de mon corps et de notre couple pour le moment.
Je fais sans rentrer dans la caricature attention à ce que je mange. J’essaye de vivre un peu plus en accord avec la nature. L’actualité nous livre régulièrement des alertes sur les produits que nous ingérons et l’utilisation intensive des pesticides est surement une des premières causes de la prolifération des cancers. Alors sélectionner ses aliments me semble le minimum.
Je n’ai pas encore fait d’expérience de méditation, mais j’y pense très sérieusement. L’important est d’arriver à un stade où l’on se sent libéré de sa propre tyrannie, reposé et en paix. La situation de stress ne peut qu’aggraver les maux. A l’inverse, une attitude positive et combative va renforcer le système immunitaire, ce sera le meilleur allié de votre oncologue.
Bien sûr, je pense à la mort mais n’en ai pas peur. J’ai peur de souffrir moralement ou plutôt peur de faire souffrir mes proches, j’ai peur de ma propre déchéance physique. De penser à ce moment me fragilise et dans ce cas je verse facilement mes larmes. J’ai la même fragilité que tout être. Pour le reste, dans le pire des cas c’est l’enfer, on est tous à poil et le lieu est plutôt bien chauffé ; dans le meilleur, c’est le paradis dans un univers baigné de lumière, enfin c’est ce qui est écrit…
Aujourd’hui je dirai que je suis en pleine forme comme on peut l’être au lendemain d’une série de cures de chimio qui finalement aura été bénéfique quant aux résultat des derniers examens qui mettent en évidence un certain ralentissement de l’agressivité du cancer.
Mon optimisme n’en est que décuplé et mon envie de vivre se transforme déjà en envie de construire et de partager des projets d’avenir. La maladie m’a fait percevoir ce besoin de vivre encore plus intensément avec mes proches. J’ai envie de rire, de voyager, de discuter et de refaire le monde. Je ne peux pas baisser les bras alors qu’il me reste tant de choses à faire, à partager et à découvrir.
Il y a quelques temps j’avais écrit que je me sentais bloqué sur un quai de gare sans qu’aucuns trains ne passent. J’ai eu le temps de prendre du recul. Maintenant, le train est bien en route et je suis confortablement installé dans cette dynamique de changement avec ma moitié, bien décidé à profiter du beau et du mauvais temps.
Trop de mes lecteurs sont des malades ou des accompagnants rongés par la peur et tétanisés par la fin qu’ils croient proche.
En m’appuyant sur les écrits de David Servan-Schreiber je vais essayer de vous inciter à adopter une attitude positive qui devrait vous permettre de lutter plus efficacement contre ce cancer.
David Servan-Schreiber était chercheur en neurosciences. A l’âge de 31 ans on lui découvre une tumeur au cerveau. Il a vécu avec son cancer pendant 20 ans, défiant tous les pronostics médicaux. Il est l’auteur de « Guérir », de « Anticancer » et de « On peut se dire au revoir plusieurs fois ». Bien entendu, je vous recommande très chaudement ces lectures et particulièrement le dernier, qui m’a également été conseillé par Michèle ma Suissesse préférée (Bizz). Vous n'en serez que plus motivé pour lire les premiers.
La lecture de cet ouvrage m’a profondément bousculé et c'est tout naturellement que j'ai eu envie de vous transmettre cette rage de vivre qui m’anime et que je partage avec d’autres malades, Marc, Jean-Pierre, Roger, Patrice, Roland, Christian, Jean-Michel… Le club des vivants, ils se reconnaitront, je les embrasse.
Tous, se projettent vers l’avenir avec optimisme, même si parfois ils traversent des moments de doute, quelques passages à vide.
Je partage une part de l’expérience de David Servan-Schreiber dans le sens où je ne me suis jamais senti aussi vivant que depuis que ma mort prochaine m’est été annoncée il y a déjà trois ans. Bien sûr, il a fallu passer par des étapes, et lors du pronostic, je n’étais pas très fier. Dans ces moments, l’aspect affectif est primordial, le malade se sent seul, plus la maladie prend le dessus, plus l’isolement risque de s’installer. J’ai la chance d’avoir un entourage de proches, famille et amis qui donnent envie de vivre.
Passé le cap de la brutalité du diagnostic, j’ai procédé par étape pour mettre en place un art de vivre qui rompait avec mon quotidien. J’étais une bête de travail, j’ai fini par vendre mon entreprise, ce qui a surement été ma plus grande douleur. J’étais un hyper actif, je suis devenu plus sage et plus contemplatif. Je me suis même surpris en train de discuter avec mes cellules. N’allez pas y voir un début de sénilité, je considère simplement mon cancer comme une personne à part entière, qui n’est certes pas des plus cohérent avec la gestion de mes cellules, mais qui fait partie de mon corps et de notre couple pour le moment.
Je fais sans rentrer dans la caricature attention à ce que je mange. J’essaye de vivre un peu plus en accord avec la nature. L’actualité nous livre régulièrement des alertes sur les produits que nous ingérons et l’utilisation intensive des pesticides est surement une des premières causes de la prolifération des cancers. Alors sélectionner ses aliments me semble le minimum.
Je n’ai pas encore fait d’expérience de méditation, mais j’y pense très sérieusement. L’important est d’arriver à un stade où l’on se sent libéré de sa propre tyrannie, reposé et en paix. La situation de stress ne peut qu’aggraver les maux. A l’inverse, une attitude positive et combative va renforcer le système immunitaire, ce sera le meilleur allié de votre oncologue.
Bien sûr, je pense à la mort mais n’en ai pas peur. J’ai peur de souffrir moralement ou plutôt peur de faire souffrir mes proches, j’ai peur de ma propre déchéance physique. De penser à ce moment me fragilise et dans ce cas je verse facilement mes larmes. J’ai la même fragilité que tout être. Pour le reste, dans le pire des cas c’est l’enfer, on est tous à poil et le lieu est plutôt bien chauffé ; dans le meilleur, c’est le paradis dans un univers baigné de lumière, enfin c’est ce qui est écrit…
Aujourd’hui je dirai que je suis en pleine forme comme on peut l’être au lendemain d’une série de cures de chimio qui finalement aura été bénéfique quant aux résultat des derniers examens qui mettent en évidence un certain ralentissement de l’agressivité du cancer.
Mon optimisme n’en est que décuplé et mon envie de vivre se transforme déjà en envie de construire et de partager des projets d’avenir. La maladie m’a fait percevoir ce besoin de vivre encore plus intensément avec mes proches. J’ai envie de rire, de voyager, de discuter et de refaire le monde. Je ne peux pas baisser les bras alors qu’il me reste tant de choses à faire, à partager et à découvrir.
Il y a quelques temps j’avais écrit que je me sentais bloqué sur un quai de gare sans qu’aucuns trains ne passent. J’ai eu le temps de prendre du recul. Maintenant, le train est bien en route et je suis confortablement installé dans cette dynamique de changement avec ma moitié, bien décidé à profiter du beau et du mauvais temps.
Je ne parierai pas sur vous à 5 ans
15 octobre 2015
Il est bientôt 19 :00 et je viens à peine de rentrer de ma journée d’examens à l’institut du cancer de Montpellier. Scintigraphie osseuse, scanner TAP, et entretien avec l’oncologue.
Je n’avais pas besoin de ces analyses pour savoir que ça allait mieux depuis un moment. En trois ans de traitements avec 2 chimios et 2 médications par voie orale, si je ne suis pas à l’article de la mort, c’est que j’en ai quand même tiré un minimum de bienfaits.
Par contre la diminution de l’agressivité de ce putain de cancer n’est pas totalement en adéquation avec ce qu’espérait l’onco. Ses paroles optimistes quant au fait de ne plus prendre de traitement et de se voir 1 fois par trimestre pour contrôle ne sont plus d’actualité. Suite au dernier entretien que j’avais eu avec lui il y a trois mois, le PSA a stagné au lieu de continuer de diminuer.
Pour le moment, après les 10 cures de chimio, je suis en repos thérapeutique pendant trois mois, mais passé ce délai, selon ce qu’il y aura dans la pharmacie à ce moment, il faudra surement repartir avec un traitement et peut être avec un ancien traitement du genre Xtandi..
Avec ma moitié, je partageai déjà dans la tête nos projets et un poil enthousiaste, je n’ai pas hésité à en parler avec lui. Ces projets que j’exposerai surement une autre fois devraient amener un changement de vie au quotidien et demandent un minimum de pérennité. Pour le changement de vie, tant que je suis à proximité d’un hôpital, ça ne lui pose pas de problème. Pour la pérennité, sa réponse a été particulièrement directe « Je ne parierai pas sur vous à 5 ans »
Dit comme ça, c’est un peu brutal, mais ça a le mérite d’être clair et pour une fois qu’un toubib répond à mes questions, je ne vais pas me plaindre. En même temps ça n’est pas complètement fermé, si les parieurs gagnaient à chaque fois, le monde entier jouerait au tiercé. Personne n’entamera mon optimisme et même si je me dois de réduire la voilure de nos projets, j’ai bien l’intention de lui en reparler dans 10 ans.
Il est bientôt 19 :00 et je viens à peine de rentrer de ma journée d’examens à l’institut du cancer de Montpellier. Scintigraphie osseuse, scanner TAP, et entretien avec l’oncologue.
Je n’avais pas besoin de ces analyses pour savoir que ça allait mieux depuis un moment. En trois ans de traitements avec 2 chimios et 2 médications par voie orale, si je ne suis pas à l’article de la mort, c’est que j’en ai quand même tiré un minimum de bienfaits.
Par contre la diminution de l’agressivité de ce putain de cancer n’est pas totalement en adéquation avec ce qu’espérait l’onco. Ses paroles optimistes quant au fait de ne plus prendre de traitement et de se voir 1 fois par trimestre pour contrôle ne sont plus d’actualité. Suite au dernier entretien que j’avais eu avec lui il y a trois mois, le PSA a stagné au lieu de continuer de diminuer.
Pour le moment, après les 10 cures de chimio, je suis en repos thérapeutique pendant trois mois, mais passé ce délai, selon ce qu’il y aura dans la pharmacie à ce moment, il faudra surement repartir avec un traitement et peut être avec un ancien traitement du genre Xtandi..
Avec ma moitié, je partageai déjà dans la tête nos projets et un poil enthousiaste, je n’ai pas hésité à en parler avec lui. Ces projets que j’exposerai surement une autre fois devraient amener un changement de vie au quotidien et demandent un minimum de pérennité. Pour le changement de vie, tant que je suis à proximité d’un hôpital, ça ne lui pose pas de problème. Pour la pérennité, sa réponse a été particulièrement directe « Je ne parierai pas sur vous à 5 ans »
Dit comme ça, c’est un peu brutal, mais ça a le mérite d’être clair et pour une fois qu’un toubib répond à mes questions, je ne vais pas me plaindre. En même temps ça n’est pas complètement fermé, si les parieurs gagnaient à chaque fois, le monde entier jouerait au tiercé. Personne n’entamera mon optimisme et même si je me dois de réduire la voilure de nos projets, j’ai bien l’intention de lui en reparler dans 10 ans.
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