18 décembre 2012
Là, nous
arrivons au point le plus sensible. Je n’ai pas de solutions toutes faites pour
vous expliquer comment parler de son cancer aux enfants, d’autant que les miens
sont de jeunes adultes et que dans ce cas le dialogue est plus ouvert.
D’ailleurs, ce n’est pas le sujet de ce message.
Mes enfants
restent pour moi les êtres les plus précieux, c’est avant tout avec eux que je
voudrai partager du temps et des moments de complicité avec des rires comme
nous en avons déjà tant dans notre malle à souvenirs.
Le sujet du
cancer ne prête pas vraiment à rire et la description réaliste de mon état de
santé peut provoquer des angoisses. Je connais leurs fragilités et leurs
sensibilités, nous avons toujours été très proches. Dès le premier diagnostic
de mes toubibs j’ai essayé d’être le plus clair possible dans mes propos. Ils
connaissent le degré de gravité de mon état de santé, ont suivi l’évolution de
la maladie avec mes séances de chimio et ont pu constaté mes moments de
fatigues intenses qui ont suivi ce traitement.
Jamais je
n’ai exprimé de doutes sur le devenir de la situation, pourtant des doutes j’en
ai plein. Le corps médical s’est bien chargé de me les communiquer ces putains
de doutes avec leurs non-dits. C’est ce lien brisé entre mes doutes et la
franchise avec mes enfants qui m’a mené jusqu’aux larmes une nuit un peu trop
longue.
Nous
n’avons jamais accepté le mensonge au sein de notre fratrie, et là, simplement
par peur de communiquer ces doutes, je ne me sens pas capable d’exprimer la
totalité de mon point de vue avec eux. Il est très difficile de tout
transmettre dans ce cas, parce que la vérité et bien lourde à porter et que je
ne veux pas leur donner tout de suite un poids qui n’est pas le leur.
Je veux
garder intact leur fraîcheur, leur impertinence et leur humour. Ça nous porte
depuis de nombreuses années et j’espère que ça nous portera encore longtemps.
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