Mon cancer, mon épouse et moi…



18 décembre 2012
 
Un cancer dans une vie de couple est un bouleversement radical. Vous viviez à deux, maintenant vous vivez à trois.

A l’annonce de la maladie, le choc est plus terrible pour le conjoint que pour sois même. Il est difficile d’admettre une telle annonce pour le malade, mais il est encore plus difficile d’envisager la suite de sa vie sans l’autre, parce que c’est la première réaction naturelle que tout être aimant va avoir lors de cette épreuve.

Très rapidement la maladie prend une place de plus en plus pressente. Suite à ce premier choc, dans le cas du cancer de la prostate, vient très rapidement la deuxième annonce, le traitement.
Quelque soit les choix de vos médecins, l’incontournable, l’obligatoire traitement de base est l’hormonothérapie, une simple piqûre, une fois tous les trois mois. Une simple piqûre qui n’est ni plus, ni moins qu’une castration chimique, finie la libido, il ne vous reste que la tendresse, et c’est là qu’on va tester en « live » la force du couple…

Je ne m’étalerai pas sur feue ma puissante ou faible libido, le sujet n’est pas là. Cette situation est imposée à votre conjointe qui au delà de subir vos douleurs, vos insomnie, qui au-delà de se rendre disponible pour vous soutenir le moral, pour vous accompagner dans vos soins, va être obligé de faire bonne figure pour ne pas alerter l’entourage.

Nous étions des quinquagénaires actifs avec des obligations consenties qui prenaient énormément de temps, nous n’avions que très peu d’instant pour nous et pour nos envies d’évasion à titre individuel, hé bien, maintenant le temps pour soi reste un élément qui fait partie de ma thérapie mais qui ne fait plus partie de ce que pourrait espérer ma moitié.

La tendresse est bien là et je redécouvre sa puissance et son addiction. Le troisième membre du couple est bien là également, il sait nous le rappeler tous les jours.

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