Le jour où les accompagnants de malades du cancer seront considérés comme des patients.

14 nov 2013

J’ai été très touché par le témoignage de Camille, je suis à la place de son père et j’ai à mes côtés, ma fille, mon fils et mon épouse qui m’accompagnent comme ils peuvent dans ce voyage.

Le cancer, en dehors du coté biologique de la chose est une des maladies les plus intrusive qu’il soit, comme je l’ai écrits il y a bientôt deux ans, quand on a cette saloperie dans le corps, c’est comme une troisième personne qui s’installe dans le couple.

Il faut comprendre les modifications sur l’être qu’entrainent les traitements de chimio et d’hormonothérapie. Ce n’est pas qu’un relevé des compteurs avec le PSA, c’est avant tout un bouleversement de l’homme dans toute son entité. Un calme va devenir insatiable, un nerveux va devenir apathique ou encore plus irritable et la moindre contrariété, si on n’y fait pas attention, va très rapidement devenir source de conflit.

La conjointe est forcément bouleversée par ces changements de comportements. Il n’y a plus de rapports physiques si ce n’est de la tendresse, et le fait de subir les aléas de l’humeur de l’autre ne peuvent souvent, pas résister au temps. Ensuite viennent se greffer les ennuis matériels qui dans un couple déjà fragile peuvent créés des dégâts considérables.
Et malgré tout, le couple tient, et l’amour est toujours aussi solide, mais les failles et les blessures seront longues à cicatriser.

Mes enfant, 25 et 18 ans, sont pris dans un cercle infernal où même si nous faisons attention de leurs consacrer le temps qu’il leurs faut pour les accompagner sur le bout du tremplin, et que nous y mettons toute la bonne humeur qui caractérise nos échanges depuis toujours, des détails vont forcément nous ramener à la réalité. Le rythme de vie ne peut pas être le même et les moments d’intenses fatigues ne peuvent se dissimuler. Alors ils font bonnes figures, ils composent avec et en fait, ils accumulent des ressentis qui seront longs à dissiper.

Le corps médical ne prend pas en charge ces états d’âmes. Les toubibs sont là pour gérer la maladie avant le malade, de là à écouter les femmes ou filles et fils du malade…
Si vous soulevez le problème à votre toubib, il va vous diriger au plus vite vers le Psychologue de service. Sur l’institut du cancer de Montpellier, je l’ai vu passer dans les salles d’attente d’hospitalisation de jour lors des chimios, si vous pouviez voir sa tête de déprimé, ça vous calme le temps de le dire.

Alors nous sommes tous très isolés, ça a été ma première raison dans l’écriture de ce blog et l’écriture m’a énormément apaisé. Si je peux partager ces lignes dans la mesure de mes disponibilités, c’est avec plaisir aujourd’hui que je le fais.

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