Explications « pédagogiques » sur le cancer de la prostate métastatique.


25 oct 2013

Depuis le début de ce voyage, je lis beaucoup et je cherche beaucoup sur le web, du coup je lis énormément d’informations qui n’en sont pas et qui laissent le doute s’installer ou pire incitent à jouer l’autruche sur des problèmes graves.

La vocation de ce blog étant de partager l’information, celle qui me semble crédible avec ma touche d’expérience, de mauvaise humeur et d’humour quand on peut en mettre, je vous livre à partir d’une définition, particulièrement bien rédigée, sur le cancer de la prostate métastatique publié sur le site de l’Institut Mutualiste Montsouris une description annotée en italique de mon expérience avec ce compagnon de voyage, le cancer, qui me pourrit la vie depuis que nous avons été présenté.

Ces annotations ne sont que des réflexions personnelles basées sur du vécu et n’ont pas un caractère scientifique, de plus l’article de L’Institut Mutualiste Montsouris date de 2009 et depuis cette date bien des choses ont évolué sur le plan des moyens thérapeutiques. 

Que veut dire métastatique ?
Le cancer de la prostate est comme beaucoup d'autres cancers, une maladie locale au début. Avec le temps, les cellules cancéreuses finissent par diffuser à l'ensemble de l'organisme. Les localisations à distance s'appellent des métastases. Ces métastases gardent longtemps les mêmes propriétés que la tumeur initiale, notamment en ce qui concerne la sécrétion de PSA.

Le transport des cellules cancéreuses se fait passivement par le sang ou la lymphe. On peut donc dire schématiquement que les métastases sont équivalentes à de petits fragments de la tumeur prostatique qui se seraient libérés pour aller se fixer à distance, et y recréer d'autres tumeurs prostatiques avec les mêmes caractéristiques.

Les organes les plus fréquemment atteints par les métastases du cancer de la prostate sont les os et les ganglions de l'abdomen et du petit bassin. Les autres localisations (foie, poumons, cerveau) sont beaucoup plus exceptionnelles.

Les signes cliniques des métastases
Les signes cliniques des métastases ou symptômes, découlent de leurs localisations. Dans les os, elles peuvent engendrer des douleurs souvent imprécises et variables au début, qui se localisent plus nettement au cours de l'évolution. Dans les ganglions, les métastases vont grossir, progressivement et entraîner des douleurs ou des blocages par compression de voisinage. Ceci aura pour effet de faire apparaître des gonflements au niveau des chevilles (oedèmes), des difficultés pour uriner, voire de la constipation.

Les moyens diagnostiques
Pour mettre en évidence et visualiser ces métastases, on utilise la scintigraphie osseuse pour le squelette, et le scanner abdomino-pelvien pour les ganglions. L'IRM (imagerie par résonance magnétique nucléaire) permet une meilleure visualisation de l’enveloppe (capsule) prostatique atteinte par le cancer ou franchie ? Le PSA (prostatic specific antigen) dosé dans le sang, est un indicateur utile. Il est maintenant admis qu'un chiffre de 100 ng/ml ou plus, est associé à des métastases, alors qu'en dessous de 10 ng/ml, la tumeur est presque toujours localisée.


« Ce test de PSA est très décrié, bien qu’il reste aujourd’hui le seul marqueur pour mesurer l’évolution de la maladie. Mes médecins ont la fâcheuse habitude de me faire remarquer le taux quand il baisse et de m’expliquer son manque de fiabilité quand il monte. Un nouveau test est en cours de développement à partir des analyses d’urine. « Ce nouveau test d'urine pour le cancer de la prostate, nommé MiPS pour Mi-Prostate Score, est désormais disponible aux Etats-Unis. Développé par le « MLabs » de l'Université du Michigan, le test améliore l’efficacité du test sanguin PSA, augmente la capacité de détection des tumeurs de la prostate à haut ou à faible risque, et, en fin de compte, pourrait permettre d’éviter des milliers de biopsies inutiles. » sources www.santelog.com

Il est clair qu’un grand nombre de biopsies pourraient être évitées. La biopsie consiste à faire sous anesthésie une dizaine de prélèvements dans la prostate pour mesurer de façon précise par le taux de Gleason le stade d’évolution et le type de cancer qui vous habite. En dehors du fait que ça a le mérite d’être précis, ça va surtout accentuer le problème. Avant la biopsie, je n’avais pas de gènes urinaires, pas de douleurs, aucuns signes extérieurs de cancer, mon taux de PSA avait été décelé à 97, après la biopsie il est passé à 400 et les problèmes se sont cumulés. Même si ce taux élevé n’a été que passager et qu’il est retombé vers 100 quelques semaines plus tard, ça n’en a pas été de même pour les blocages au niveau de la miction, la glande prostatique n’a plus la même forme, elle présente un renflement qui bouche partiellement la sortie de la vessie, les œdèmes aux jambes sont apparus et ont tendance à se généraliser sur le corps, j’ai pris 10 kg, perdu mes cheveux, vu mes cheveux repousser mais pas ma moustache, mes terminaisons nerveuses sont endommagées, j’ai des pertes de mémoire et une impossibilité à me concentrer, je ne peux plus travailler… 
Je n’accuse pas la biopsie de tous ces maux, les effets secondaires des moyens thérapeutiques ont très largement leur part, ce ne sont pas des cachous, vous pourrez le constater dans le chapitre suivant»

Les moyens thérapeutiques
Le traitement du cancer de la prostate métastatique utilise le fait que les cellules prostatiques ont besoin d'hormones de types androgènes pour survivre, le cancer est hormono-dépendant. Les cellules cancéreuses prostatiques gardent longtemps cette propriété, et l'objectif du traitement sera de supprimer la sécrétion de ces hormones pour faire disparaître le maximum de cellules.

Ces hormones sont synthétisées pour plus de 70 % par les testicules (testostérone), et pour le reste par les glandes surrénales. La base du traitement du cancer de prostate avec métastases est donc une castration qui peut être soit chirurgicale soit chimique, afin d'obtenir une diminution maximale du taux des hormones mâles dans le sang et dans les organes sensibles à son action, comme la prostate et les cellules métastatiques. La pulpectomie ou orchidectomie bilatérale (interventions chirurgicales sur les testicules) a été la première alternative en 1941, avec un excellent résultat thérapeutique. Les analogues LH-RH en bloquant la sécrétion d'une glande cérébrale (hypothalamus), aboutissent à cette chute du taux plasmatique de la testostérone, au prix d'une injection sous-cutanée ou intramusculaire qu'il faut refaire régulièrement pour entretenir l'effet. Les anti-androgènes périphériques (effet bloquant au niveau des récepteurs périphériques), peuvent être couplés aux analogues LH-RH, ou être utilisés seuls sous forme de comprimés dans la journée, sous certaines conditions. Les effets secondaires de ces traitements " dits hormonaux ", sont essentiellement constitués de bouffées de chaleur et d'une disparition de la libido (désir sexuel et érection), et de très grosses fatigues, sauf en cas d'utilisation des anti-androgènes seuls chez certains patients.

La chimiothérapie cytotoxique peut avoir quelques indications dans le cadre de protocoles d'évaluation de son efficacité. Le traitement hormonal peut être entrepris de façon intermittente entre 3 et 9 mois, suivi d'un arrêt et d'une simple surveillance des malades jusqu'à ce que le taux de PSA remonte progressivement indiquant une nouvelle série d'injection des produits anti-hormonaux. Le département d’urologie de l’Institut Montsouris possède la plus large expérience mondiale du Traitement Hormonal Intermittent (THI). (World J Urol. 2009 Feb 27)

« Un grand nombre de malades sont hormono-résistant et devront donc passer par la chimiothérapie aujourd’hui principalement avec du taxotère, qui donne trop souvent des échecs. Il existe, suite à ces échecs, d’autres traitements comme le Zytiga ou encore plus récemment l’Enzalutamide qui sont des anti-androgènes non stéroïdiens qui vont directement agir sur la limitation de production des testostérones.
Il faut toutefois bien comprendre que tous ces médocs font partie de ce que l’on qualifie de traitements palliatifs, en aucun cas ils ne guérissent du cancer, ils contribuent ou du moins tentent d’améliorer le confort du malade et participent à repousser l’issue fatale ».

Conclusion
Même au stade métastatique, le cancer de la prostate reste une maladie que l'on peut traiter efficacement au prix d'une surveillance attentive, et de modifications thérapeutiques régulières et successives, permettant longtemps un bon contrôle du processus de multiplication cellulaire.

« Ça, c’est très optimiste, traiter efficacement ne signifie pas guérir, dans la réalité des faits, le cancer de la prostate est le cancer qui est responsable d’un taux de mortalité toujours très important, mais la recherche avance à grand pas et bien entendu, il faut toujours y croire. De plus en plus de jeunes cas apparaissent, mon cancer a été décelé à 53 ans (actif au moins depuis 8 ans, sans que je me doute de sa présence), il était déjà trop développé pour juguler quoi que ce soit. Avec les différents traitements, j’ai dépassé le délai médian de mortalité qui est de 18 mois pour un cancer métastatique et je compte bien voir encore quelques saisons.
Une seule chose est certaine, il faut tout faire pour développer la prévention avec des contrôles sanguins ou urinaires, peu importe, mais le plus tôt possible, les médecins préconisent un test à 50 ans, vers 40 ans me parait plus réaliste pour que ce soit concrètement de la prévention efficace, et surtout qu’un soupçon ne déclenche pas une biopsie systématique. Le cancer de la prostate n’est pas qu’une histoire de famille, longtemps considéré comme héréditaire, aujourd’hui il est aussi répertorié dans les maladies inexpliquées. Des recherches en cours sur l’implication des pesticides pourront peut-être permettre une lutte plus efficace en amont, mais cette guerre contre le profit ne sera pas simple »

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